
Planète Lille était, il y a quinze jours, au salon du livre de Bondues. L’occasion d’échanger avec quelques auteurs présents et de vous suggérer quelques idées de lecture au fil des prochains jours et des prochaines semaines. On poursuit avec l’une des autrices les plus en vogue de la région, Amélie Antoine, venue présenter son dernier roman De là-haut.
« C’est l’histoire de deux femmes, Adélie, la cinquantaine, et sa fille Julia, qui a une trentaine d’années, qui ont une relation très compliquée, explique-t-elle. Elles ne sont pas brouillée, il n’y a jamais eu de conflits ouverts entre elles mais elles se contentent de se voir deux ou trois fois par an et de s’appeler une ou deux fois par mois. Une relation de façade, où elles se parlent de la pluie et du beau temps mais jamais de choses profondes et encore moins de ce qu’elles ont à se reprocher l’une l’autre. Forcément, il va se passer quelque chose, qui fait que ça ne va pas pouvoir rester ainsi. Adélie va apprendre qu’elle souffre d’une maladie incurable et dégénérative et elle va donc faire une demande à sa fille. »
Oscillant depuis le début de sa carrière entre roman de littérature générale et thrillers psychologiques ou romans noirs, Amélie Antoine range ce treizième ouvrage dans la première catégorie.
Plusieurs flash-back avec des passages dans l’enfance et l’adolescence de Julia vont permettre aux lecteurs de comprendre pourquoi celle-ci en veut autant à sa mère. Amélie Antoine saisit ainsi l’occasion de montrer à quel point des rancœurs peuvent naître et grossir, si les choses ne sont pas dites, suite à la mauvaise interprétation que l’on peut se faire de certains discours, de certaines attitudes. Le tout sans jamais prendre partie pour l’une ou pour l’autre. « Je crée toujours mes personnages de manière à ne pas être dans le jugement avec eux, confie-t-elle. Je ne souhaite pas que le lecteur se place dans un camp ou dans l’autre. Je les comprends toutes les deux avec chacune leurs défauts, leurs failles, des erreurs mais aussi des mauvaises réactions. On découvre ainsi des scènes avec le point de vue d’Adélie et plus tard on voit Julia se souvenir de la même scène et l’interpréter d’une façon qui n’a rien à voir avec la réalité. »
Un autre personnage joue un rôle majeur dans ce roman : l’astronaute Thomas Pesquet. « Je voulais que le personnage d’Adélie soit tellement fan de quelqu’un qu’elle en oublie sa propre vie et que ça l’éloigne encore plus de sa fille qui ne comprend pas que sa mère en sache plus sur un « inconnu » que sur elle. Adélie a une profonde admiration pour lui et pour tout ce qui concerne l’espace. Elle sait ce qu’il aime manger et les morceaux qu’il sait jouer au saxophone alors qu’elle ne sait rien de sa fille.
Pourquoi Thomas Pesquet ? « Je ne voulais pas que ce soit un chanteur ou un acteur que l’on peut attendre à la fin d’un concert ou voir à l’avant-première d’un film, précise-t-elle. Je n’ai pas pris non plus de sportifs car je n’avais pas trop envie de faire des recherches dans ce domaine, donc Thomas Pesquet cochait un peu toutes les cases, il était inaccessible et j’étais prête à lire des bouquins et regarder des documentaires sur lui, même si depuis j’ai presque tout oublié mais il faut dire que lors de l’écriture, il y a quelques années, il n’était pas aussi connu qu’aujourd’hui ».
« De là-haut », un livre d’Amélie Antoine, éditions Le Muscadier. 392 pages. Prix : 21,90 €.