Reliée au théâtre du Nord depuis sa création en 2003, l’école professionnelle supérieure d’art dramatique de Lille, rebaptisée école du Nord en 2014, forme depuis vingt ans les comédien(ne)s et metteurs en scène de demain. Sous la responsabilité de David Bobée depuis 2021, après avoir été entre les mains de Stuart Seide puis de Christophe Rauck, elle a mis le pied à l’étrier à de nombreux talents. Après Julien Gosselin et Nine d’Urso, nous avons eu le plaisir d’échanger avec Anne Freches, qui sera ce vendredi soir (20 h) en spectacle salle Grand Sud à Lille dans Héros (we can be) avec la compagnie rêvages.
Il y a quelques semaines, la jeune femme est revenue à l’école du Nord mais, cette fois de l’autre côté de la barrière, en qualité d’intervenante. Un retour aux sources qui lui a fait chaud au coeur : « Je suis trop contente de ce que l’école est devenue, la promo actuelle est excellente avec un très bon esprit et des profils très divers ».
Il y a vingt ans, la jeune femme a essuyé les plâtres avec la première promotion sous la direction de Stuart Seide : « L’école n’avait rien à voir avec ce qu’elle est devenue aujourd’hui mais nous avions une super promotion. J’ai passé le concours en 2023, il y a eu un stage avec trois groupes de dix personnes, l’alchimie a été incroyable et les dix membres de notre groupe ont été pris. Nous sommes encore tous très proches, la plupart de mes meilleurs amis actuels sont issus de cette promotion. »
Anne Freches évoque une expérience fondatrice, se souvient des matinées plutôt axées sur l’histoire du théâtre et le sport et des après-midi d’apprentissage avec différents metteurs en scène : « Je venais de Paris mais j’ai tout de suite adoré Lille, la ville, les gens… L’enseignement de Stuart était excellent, il nous a donné des outils concrets, une méthode que l’on pouvait ensuite appliquer partout. »
Le midi, elle profitait également de sa pause pour rejoindre le conservatoire de chant lyrique dans le Vieux-Lille : « La chanson était déjà très présente dans ma vie, j’ai pris des cours de formation musicale, des cours de chœurs, précise-t-elle. J’avais besoin d’être dans deux univers différents et le chant me permettait aussi d’être parfois un peu dans ma bulle. » Pour son premier spectacle, La dispute de Marivaux, elle a d’ailleurs chanté un air de Monteverdi.
La musique a toujours été un fil rouge dans une carrière déjà bien remplie : « J’ai joué l’opéra de 4 sous avec Vincent Goetals au théâtre du peuple à Bussang, j’ai joué avec mon groupe de Rock au Main Square festival d’Arras, j’ai chanté dans l’émission Taratata, j’ai réalisé plein de rêves mais j’en ai encore beaucoup d’autres », sourit-elle.
Anne Freches a fait partie de plusieurs groupes JoAnne, Lolito ou encore Annette et Mathi, elle a réalisé des ciné-concerts pour enfants avec Xavier Leloux. Aujourd’hui, elle a intégré la compagnie rêvages de Sarah Lecarpentier, une autre ancienne élève de l’école du Nord, et elle travaille sur un ensemble totalement acoustique, dans une esthétique pop afin de « faire groover les gens, même s’il peut y avoir des moments contemplatifs ».
Anne Freches sera ce vendredi 22 mars (20 h), salle Le Grand Sud à Lille, dans le spectacle « Héros (we can be) » de Sarah Lecarpentier avec la compagnie rêvages.
Photo Manon Jalibert.