
Double dose de Laurie Peret, ce samedi 25 octobre au théâtre Sébastopol de Lille. L’humoriste y jouera deux fois de suite (18 h puis 20 h) son spectacle « A bientôt quelque part » et y fera d’ailleurs la captation pour une future diffusion à la télévision ou sur une plateforme. Planète Lille est allée à la rencontre de cette artiste qui s’était imaginée chanteuse et qui fait, finalement, carrière dans l’humour.
Laurie, votre passion première, c’est la chanson. Est-ce que c’est le passage par Trappes qui vous a fait basculer sur le chemin de l’humour dans la lignée des Jamel Debbouze, Omar Sy ou encore Issa Doumbia ?
« Il y avait aussi des chanteurs, des graffeurs, des rappeurs mais c’est vrai qu’il y avait cette culture de la vanne. En fait, j’ai grandi à Élancourt et ensuite j’ai rejoint l‘équipe d’improvisation théâtrale de Trappes sur les conseils de mon pote Issa Doumbia. Il me trouvait drôle et comme il n’y avait pas de filles dans l’équipe, il m’a proposé de venir. Bon l’ambiance était un peu bourrue et sauvage mais c’est ce qui m’a séduite, j’ai tout de suite su que ça deviendrait des potes pour la vie. »
Quel a été le déclic pour vous lancer ?
« Sincèrement, je n’avais pas de rêve dans l’humour. Pendant longtemps, j’ai alterné les casquettes d’auteure, comédienne et chanteuse. J’écrivais pour des chaînes de télévision ou des humoristes donc j’avais un pied dans ce milieu mais pour être honnête, j’ai fait un sketch pour gagner de l’argent. Je visais le deuxième prix qui était de 300 euros et malheureusement j’ai gagné et la récompense c’était de faire la première partie d’un humoriste confirmé. Ça m’emmerdait déjà de faire cinq minutes toutes seule et là je me suis retrouvée à devoir écrire un 20 minutes (rires). Ma carrière a commencé sur un malentendu mais je n’ai aucun regret car j’aime aujourd’hui profondément ce métier. »
Dans votre deuxième spectacle « A bientôt quelque part », vous avez décidé de vous raconter davantage. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
« Après le succès du premier spectacle, j’avais très peur de l’arrêt donc je me disais qu’il fallait vite que je retourne sur scène mais je me souviens avoir regarder un pote en lui disant que je ne savais pas ce que j’allais raconter dans ce nouveau spectacle et il m’a conseillé de raconter ma « life ». C’est vrai que dans le premier, j’incarnais un personnage, c’était de la fiction. Là, j’ai donc parlé de ma vie semée d’embûches que je me suis créée toute seule . Je suis parfois très artiste dans l’âme, inapte à bricoler, à tenir une maison et donc il m’arrive pas mal de mini-catastrophes. »
J’évoquais votre passion pour le chant, vous avez fait des comédies musicales, vous avez été connue avec un sketch musical sur l’accouchement. Vous gardez ces touches musicales qui sont votre marque de fabrique ?
« Oui, j’ai ce côté égoïste de me dire que c’est mon spectacle, que je vais faire ce que j’aime et malheureusement pour vous j’aime chanter (rires). Mon rêve c’était d’être le cinquième membre du groupe Abba. J’ai d’ailleurs des propositions de projets plus musicaux mais toujours humoristiques. Je ne rêve pas de faire un album. Je ne m’interdis rien mais je n’ai pas de frustration. Je ne suis pas en train de me dire que je passe à côté d’une vie de chanteuse. Il n’y a pas de chansons secrètes cachées dans un tiroir. La morale de l’histoire, c’est que je m’étais trompée de rêve. Ce que je vis actuellement, c’est génial, j’écris, je fabrique mon spectacle. Je fais la soupe et je me sers la meilleure assiette. »
Vous avez goûté au cinéma, vous aimeriez y revenir ?
« J’aime bien découvrir différents terrains de jeu mais j’avoue que j’ai trouvé qu’on attendait vraiment longtemps avant de tourner. Je ne prévois pas la suite, je crois que j’aime être dans l’urgence. Il n’y a pas si longtemps je disais à mon équipe que je ne ferai pas de troisième spectacle et puis cet été j’ai trouvé quelques trucs et je suis revenue à la rentrée en disant qu’il y en aurait peut-être un troisième. »
Vous avez déjà joué ce spectacle à Lille, il y a un an. Que pouvez-vous dire à ceux qui l’ont déjà vu pour les faire revenir ?
« Que le spectacle a beaucoup évolué en un an et surtout que la date lilloise est celle où on va faire la captation du spectacle. Il y aura de l’improvisation. Même si c’est très écrit, j’ai l’impression que ce spectacle est une discussion. Je raconte qui je suis mais j’ai envie aussi de savoir qui vous êtes, donc je donne parfois la parole au public. J’ai l’impression que je vais voir des potes que je n’ai pas vus depuis longtemps à qui j’ai des trop bonnes vannes à raconter et ils me renvoient du rire. Il faut cadrer parfois parce que l’écueil c’est de tomber sur des gens qui veulent exister et qui vampirisent un peu le truc mais on a aussi des moments vraiment magiques et souvent ça se retrouve sur mes réseaux sociaux. »
Laurie Peret jouera deux fois son spectacle « A bientôt quelque part », au théâtre Sébastopol de Lille, ce samedi 25 octobre à 18 h et à 20 h.