
Depuis son installation dans le Nord de la France, jamais les équipes de Séries Mania n’avaient assisté à un tel engouement. Diffusée à partir de ce lundi 1er septembre sur Canal+, la série « Empathie », récompensée du prix du public, a généré, lors de sa présentation à Lille, une ovation longue de… treize minutes !
Un accueil à la hauteur de cette série écrite, imaginée et jouée par la Canadienne Florence Longpré qui y incarne Suzanne Bien-Aimé, une ancienne criminologue, reconvertie en psychiatre, qui prend ses fonctions dans un institut spécialisé de Montréal, au sein d’une aile dont les patients sont considérées comme des causes perdues. Pour l’aider à s’intégrer, elle bénéficie du soutien d’un agent d’intervention, Mortimer, interprété par un Thomas Njigol époustouflant dans un registre assez éloigné de celui dans lequel il s’est fait connaître.
L’humoriste n’avait toutefois pas prémédité ce virage. « Je ne m’étais pas dit que je voulais jouer le drame. En fait, ma présence dans cette série, c’est d’abord l’histoire d’un coup de cœur, d’une rencontre avec Florence (Longpré) et je m’étais aussi dit que ce serait pas mal de se barrer trois mois à Montréal pour le tournage, sourit-il. Ensuite, j’ai lu le scénario, les dix épisodes, j’ai découvert les personnages et je me suis rendu compte que c’était un vrai cadeau. »
Traiter le sujet de la santé mentale n’est, pourtant, pas forcément le plus aisé mais Florence Longpré s’en sort merveilleusement bien avec une écriture très humaine et en parvenant à faire cohabiter l’humour et le drame. En gardant ces touches de rire, respirations absolument nécessaires pour tenir un sujet parfois lourd.
« J’avais écrit quelque chose qui était un peu cliché puis j’ai tout recommencé. Je me suis intéressé à ces questions de santé mentale et je suis comme tombé en amour de ce sujet, précise-t-elle. J’ai beaucoup appris sur les déséquilibres émotionnelles, sur l’empathie. Des psychiatres ayant travaillé dans un hôpital pénitencier m’ont aidé à écrire la série. J’ai pu rencontrer des gens passés par ces unités de psychiatrie ou par des chemins de réhabilitations compliquées, après avoir pour certains tué pou fait du mal à leurs proches. Je me sentais confrontée à eux et j’ai essayé de placer les téléspectateurs dans ma position. »
« Empathie » interroge notre faculté à dépasser le jugement instantané, notre capacité d’écoute. « C’est un sujet fédérateur car même si on en a un peu honte, pn souffre tous plus ou moins de ces maux finalement très universels, très humains, très normaux, poursuit Thomas Njigol, sensibilisé au sujet par une mère infirmière. Pour jouer ce rôle, il fallait simplement être sincère et en mesure de s’approprier le texte de Florence ».
« Empathie », une série en dix épisodes, diffusée dès le lundi 1er décembre (21 h 10) sur Canal+ et disponible en replay.