
Se livrer sans totalement se dévoiler, s’imprégner de ses racines pour faire voyager son lectorat à travers sa prose : ce sont les défis relevés depuis juin 2022 par l’autrice franco-libanaise Juliette Elamine. Née d’un papa libanais et d’une maman amiénoise, la jeune femme n’a jamais vécu au Liban mais elle y va régulièrement depuis qu’elle est petite et a donc décidé d’utiliser le pays de son papa comme toile de fond de ses différents récits. « C’est quand même un pays aux décors très riches, qui est aussi merveilleux que complexe sur le plan historique. J’aime m’en servir pour construire mes fictions. »
Dans son premier roman, Le Nom de Mon Père, sorti en juin 2022, Juliette Elamine avait choisi de se raconter : « C’est une histoire d’amour entre un Libanais exilé et une Française. C’est en fait notre histoire familiale que j’ai écrite, ça se rapproche fort de ce qu’on a vécu mais c’est quand même dissimulé dans une fiction, précise-t-elle. Je me suis un peu livrée tout en transformant différents événements à loisir pour préserver quand même notre intimité. »
Présente le mois dernier au salon du livre de Bondues, la Picarde est venue dédicacer ses deux derniers ouvrages. Le dernier jasmin est paru en début d’année : « C’est l’histoire de deux sœurs, Zeinab et Rim, très fusionnelles, qui s’adorent, et qui s’apprêtent à passer leurs vacances d’été au sud du Liban où elles vivent. Sauf que l’une des deux disparaît, explique-t-elle. Ce jour-là, la deuxième guerre du Liban éclate. On va suivre la quête de Zeinab pour retrouver Rim et qui va au cours de ses recherches découvrir des secrets de famille inavouables. »
Juliette Elamine fait également encore la promotion de son deuxième roman, Les enfants de la vie, paru en fin d’année 2023, qui lui a valu le deuxième prix de la section Nord du Lion’s club. « C‘est l’histoire de Georges, un petit garçon qui grandit aussi au sud du Liban, près de la frontière israélienne, dans une famille qui le protège beaucoup des horreurs de la guerre. On le retrouve jeune adulte, devenu un brillant étudiant en sciences politiques à Beyrouth, au point que l’un de ses professeurs va lui proposer d’écrire des fictions imaginaires basées sur des faits réels. Georges va alors se retrouver embarqué dans une histoire qui va complètement le dépasser et l’emmener sur des terrains glissants et dangereux… »
Régulièrement récompensés et appréciés de la critique, les romans de Juliette Elamine voyagent d’ailleurs jusqu’au Liban, où ils sont diffusés dans quelques librairies.
« Les enfants de la vie » et « Le dernier jasmin » par Juliette Elamine, éditions Stereen. Prix 20 €.