Après vingt ans de collaboration et cinq spectacles au compteur, les Sea Girls (Judith Rémy, Prunella Rivière et Delphine Simon) ont décidé de se livrer davantage et d’inviter les spectateurs dans les coulisses de leur carrière avec leur nouveau spectacle intitulé Dérapage. « On dévoile un peu notre intimité, l’envers du décor, les choses que l’on cache habituellement, confie Judith Rémy. C’est très divertissant, on avait envie de montrer ça depuis longtemps et comme nous sommes toujours dans l’auto-dérision, on se moque beaucoup de nous-mêmes. Ça nous tenait aussi à cœur de parler de ce que c’est que d’être des femmes de nos âges, car nous n’avons plus 18 ans, dans ce monde, dans ce monde du spectacle. »
Fidèles à leurs habitudes, les Sea Girls proposent un spectacle musical, joyeux, avec des musiciens sur scène, des chansons inédites et un nouveau metteur en scène, le sixième en six spectacles, en la personne de Pierre Guillois, sollicité pour sa maîtrise de la mécanique du rire, « sa capacité à être souvent sur un fil, à aller là où ça glisse un peu, où ça grince un peu, tout en ayant à respecter une consigne fondamentale : que ça reste un spectacle tout public ! »
« Généralement, c’est le metteur en scène qui choisit ses comédiennes mais avec nous c’est l’inverse et on en prend toujours un différent. Ça fait partie de nos particularités, avec le fait d’avoir des musiciens en plateau, ce qui est de plus en plus rare dans le théâtre musical, et de ne faire que des chansons inédites car je n’aime pas les reprises », sourit Prunelle Rivière, qui écrit l’ensemble des textes.
« On remarque les thématiques qu’on veut aborder, nos envies et après j’écris la mélodie, on voit si ça fonctionne et je travaille avec un compositeur, Fred Pallem, qui est aussi l’orchestrateur de nos spectacles depuis une vingtaine d’années », poursuit-elle.
Du chant, de la danse, de la comédie, des perruques, des costumes… Les Sea Girls embarquent le public dans un vrai show : « On a tous les atours du divertissement. Nous sommes très maquillées, il y a beaucoup de plumes, beaucoup de paillettes et comme l’emballage est chatoyant, ça nous donne l’occasion de faire passer des messages, mais toujours sous-jacents. Ce n’est jamais frontal, assurent-elles. Les gens sont très amusés, mais ils sont très touchés aussi. »
Récompensées de leur travail par une nomination aux Molières en 2017 dans la catégorie spectacle musical, les Sea Girls, qui ont créé leur compagnie en 2003, brillent sur scène mais ne rechignent pas à mettre les mains dans le cambouis en coulisses : « Nous sommes en auto-productions donc il y a effectivement aussi tout un travail de l’ombre à réaliser », admet Delphine Simon.
Leur récompense, c’est évidemment la reconnaissance du public, comme ce fut le cas mardi et mercredi au Bateau feu à Dunkerque, un lieu où elles sont plusieurs fois venues en résidence créer certains de leurs spectacles, et comme ce sera probablement encore le cas ce vendredi et samedi au Phénix de Valenciennes.
« Dérapage », un spectacle des Sea Girls, ce vendredi 6 décembre (20 h) et samedi 7 décembre (20 h) au Phenix de Valenciennes.
.