Que ce soit à gauche, à droite, ou au sein de la majorité présidentielle, tout le monde semble s’appliquer ces derniers temps à donner de la matière aux chansonniers des temps modernes que sont Les Goguettes, en trio mais à quatre. Ce groupe musical, spécialiste des reprises humoristiques et satiriques de chansons françaises, est attendu ce jeudi 5 décembre au Colisée de Roubaix.
L’actualité politique va même parfois tellement vite que les artistes sont obligés de revoir leur copie en urgence. C’est le cas pour Les Goguettes qui ne pensaient pas voir la motion de censure du gouvernement de Michel Barnier être adoptée aussi rapidement. « Parfois, on aime bien se mettre un peu en danger mais là on n’a vraiment pas le choix car on a une chanson dont la plupart des paroles deviennent obsolètes, confiait ce mercredi soir Clémence Monnier, quelques heures avant de monter sur scène à Amiens. On voyait plutôt ça dans une semaine mais là avec deux dates à Amiens et à Roubaix, ce jeudi soir, il a fallu réécrire. Une création en live de dernière minute, ce n’est pas un exercice habituel. »
Ce n’est pas pour autant une grande première pour le groupe qui avait déjà connu un événement similaire en décembre 2016 : « C’était encore pire à l’époque car François Hollande avait annoncé qu’il renonçait à se représenter à l’élection présidentielle de 2017 une demi-heure avant le spectacle mais à l’époque il n’avait pas fallu réécrire entièrement la chanson comme cette fois, se souvient-elle. En juin, la dissolution avait été annoncée quelques jours avant un spectacle donc on avait eu un peu plus de temps pour retravailler. »
à la différence de leurs cibles politiques, les Goguettes ne sont pas limités dans le temps pour l’exercice de leur activité et c’est donc avec toujours le même plaisir qu’ils entament un « Troisième quinquennat », nom de leur nouvel album et spectacle, en gardant les fondamentaux d’une recette qui fonctionne depuis plus de dix ans mais en amenant tout de même quelques nouveautés. « ça reste un spectacle de goguettes mais on a changé la scénographie, l’éclairage et on a désormais sur scène des escaliers qui se déplacent », poursuit Clémence Monnier.
Nouvelle scénographie
Avec ses camarades de jeu, Valentin Vander, Stanislas de Fournoux et Aurélien Merle, la chanteuse a conservé le même terrain de jeu. « La politique, les personnalités artistiques et médiatiques, l’actualité sociétale… Toujours à quatre, en chemise rouge, avec un piano, des guitares et des claviers ».
En revanche, le groupe ne s’aventure pas trop sur le terrain des personnalités étrangères : « Même si des gens comme Trump et Poutine sont connus de tous, on a l’impression que ça toucherait moins de gens et que ce serait plus difficile de faire rire », indique Clémence Monnier.
Le plus souvent, les thèmes priment et le groupe réfléchit aux chanson qui pourraient le mieux coller mais l’inverse est également possible. Ensuite, chacun œuvre dans son coin pour écrire les textes : « On a déjà essayé d’écrire à 3 ou à 4 mais c’est moins évident, assure-t-elle. En plus dans le spectacle , il y a des duos, des collégiales mais on a aussi tous quelques solos. Cela dit, on se soumet évidemment les textes les uns aux autres et si quelque chose n’est pas clair ou ne fonctionne pas dans l’écriture ou dans les blagues, on n’hésite pas à se le dire. »
« Troisième quinquennat », spectacle de Les Goguettes, en trio mais à quatre, ce jeudi 5 décembre (20 h) au Colisée de Roubaix.