Quel été ! Après trois semaines intenses à séduire les spectateurs du Festival d’Avignon, aux côtés de quelques membres de sa compagnie Racines carrées, avec le spectacle Ça déménage, le chorégraphe et danseur roubaisien Nabil Ouelhadj a vibré au rythme des Jeux olympiques et notamment des épreuves de breakdance même s’il ne fut finalement pas retenu en qualité de juge (il avait été un temps pressenti).
Cette jolie parenthèse à peine refermée, l’heure est déjà venue de reprendre les représentations et dans Ça déménage, c’est justement une autre discipline olympique, le trampoline, qui est utilisée pour imager le propos : « C’est un spectacle né de nos vies, on déménage régulièrement de lieu, de travail, de projets, on change de corps. On se questionne toujours sur où l’on va, ce qu’on va garder, ce qui va rester de nous, la trace qu’on va laisser. Un spectateur m’a dit un jour que c’était une allégorie de l’humanité, apprécie Nabil Oulhadj. Ça m’a intéressé d’installer un trampoline sur scène pour représenter justement cette projection. »
Un outil qui nécessite une vraie préparation : « Il y a un engagement physique marqué, une vraie prise de risque, poursuit-il. Le trampoline est en principe prévu pour une personne, là on y va souvent à quatre. Ça crée une forme d’apesanteur, d’apnée chez le spectateur qui a parfois peur mais vivre c’est aussi se laisser aller et parfois cesser de respirer. »
Parmi les danseurs présents sur scène figure Valentin Loval, spécialiste de la discipline, dont il fut multiple champion de France chez les jeunes : « On a tous une appétence pour l‘acrobatie mais Valentin nous a expliqué les règles précises, il nous a aidés à bosser les différentes techniques car on peut parfois monter à 5 ou 6 mètres de haut, précise Nabil Ouelhadj. Monter c’est relativement facile mais il faut bien atterrir et, là, c’est de l’horlogerie. »
Au final, ça donne un show impressionnant, avec l’aide d’autres accessoires comme des cartons ou des échelles, mais aussi poétique et burlesque, le tout sur fond de musique urbaine.
Un spectacle à voir du côté de Lille, Orchies, Linselles ou encore Aubers d’ici la fin de l’année avant de découvrir la nouvelle création de la compagnie, baptisée Clickature, le 21 janvier 2025 au Colisée de Roubaix. « ça va arriver vite, concède Nabil Ouelhadj. J’avais envie, cette fois, de travailler sur l’hyper-présence des algorithmes, sur des objets comme les ordinateurs et les smartphones, comment ne pas en devenir esclave et faire en sorte que ça reste juste des outils, insiste-t-il. Ce sera un mélange de musique live, de danse, de vidéos. On a travaillé sur les illusions que les réseaux sociaux peuvent créer. On verra des choses sur scène et le spectateur se demandera si c’est vrai ou pas. »
Le spectacle « ça déménage » sera joué le 7 septembre à la gare Saint-Sauveur de Lille ; le 12 septembre au Pacbo à Orchies ; le 12 octobre à la salle Vital Colleit à Linselles ou encore le 12 novembre au gymnase municipal d’Aubers.
Photo Racines carrées.