« Une affaire de principe », un combat de José Bové porté à l’écran

01/05/2024 | A l'affiche, Ciné

Bouli Lanners (au centre) s'est facilement glissé dans la peau de José Bové. Photo Pascal Chantier

Il suffit de passer quelques minutes en leur compagnie pour se rendre compte de la complicité qui unit José Bové et le comédien Bouli Lanners, qui l’incarne à l’écran dans le film Une affaire de principe, en salle dès ce mercredi 1er mai. Une connexion qui s’est effectuée dès la première rencontre entre les deux hommes. « La présentation de l’un à l’autre a été un moment-clef, mon travail de direction d’acteurs s’est fait au moment de cette rencontre », sourit Antoine Rimbault, le réalisateur.

Ce dernier avait déjà fait le premier pas en allant présenter son projet à José Bové. « Il avait été introduit par Robert Guédiguian et j’avais vu et apprécié son premier film, Une intime conviction, sur l’affaire Viguier. J’ai donc été rapidement en confiance, précise-t-il. Je n’ai même pas demandé qui allait jouer mon rôle et quand Bouli Lanners est arrivé chez moi, ça a été d’abord une relation humaine. On partage des idées, des combats. On évolue dans le même bain culturel, on parle le même langage. »

Une aubaine pour Antoine Rimbault qui a découvert cette histoire en faisant initialement des recherches pour un autre projet : « Je cherchais des informations sur les lobbys de manière large et je suis tombé sur l’affaire Dalli qui condensait tous les thèmes qui m’intéressaient pour réaliser un thriller de bureau.  J’ai appris que José Bové avait mené l’enquête et qu’il racontait ça dans un chapitre de l’un de ses livres. »

Rappel des faits : le commissaire européen à la santé John Dalli avait été accusé de corruption en 2012 mais très vite José Bové avait senti que quelque chose clochait. Avec l’aide de ses attachés parlementaires, incarnés par Thomas VDB et le personnage fictif de Céleste Brunnquell (Les éblouis, En thérapie), il a mené, juste par principe, une contre-enquête, apportant la preuve de l’innocence de Dalli, piégé par les lobbys du tabac, contre lesquels il était en lutte ces dernières années.

Se glisser dans la peau de José Bové n’a pas été un souci pour Bouli Lanners : « Je savais tout de José, du moins tout ce qui était dans le domaine public mais je ne connaissais rien de l’intime. Arriver chez lui, dans le Larzac ce n’est pas anodin, c’est un décor puissant, et toute la pression que tu te mets avant la rencontre se fissure vite car tu tombes sur un être extrêmement humain avec lequel tu as plein de concordances idéologiquement. »

Tourner au sein du parlement n’a pas non plus engendré de complications : « Nous avons été bien, accueillis à Bruxelles, on leur a fait lire le scénario et ils ont dit OK en nous offrant du temps. Il faut les remercier pour leur transparence », poursuit Antoine Rimbault, ravi d’être, à sa connaissance, le premier a réaliser un long métrage « dans les coulisses des institutions européennes avec des parlementaires comme principaux protagonistes. »

Restait à trouver les bons ingrédients cinématographiques pour donner du corps au récit : « Je voulais faire ce que j’appelle un thriller de bureau, en ne sacrifiant rien au rythme, en trouvant les astuces pour rendre spectaculaire un scène de dialogue à cinq dans un bureau. Je me suis surtout aperçu au montage que lorsque l’on sortait de l’os de l’intrigue, ça ne fonctionnait plus aussi bien. »

Dans le sillage de Bouli Lanners, qui incarne donc un José Bové plus vrai que nature, et un Thomas VDS dans un registre où on ne l’attend pas forcément ; Céleste Brunnquell apporte, de son côté, une vraie fraîcheur avec le personnage de Clémence, une stagiaire obsessionnelle qui va remobiliser les troupes quand tout le monde semble se résigner. « Tout simplement parce qu’elle a encore la foi, qu’elle n’a pas eu le temps d’être désabusée et qu’elle pense que tout est possible », explique la jeune comédienne.

« Une affaire de principe » d’Antoine Rimbault, en salle dès ce mercredi 1er mai. Avec Bouli Lanners, Céleste Brunnquell et Thomas VDB.

Photo Pascal Chantier.

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