« Trois hommes et un couffin », 40 ans après, les petites histoires autour d’un grand film

14/09/2025 | Ciné

Alexia Chardard tient l'un des rôles principaux du film Aux jours qui viennent, en salle depuis ce mercredi. (c) Lucas Welment

Dans le panthéon des grandes comédies du cinéma français figure notamment un film de Coline Serreau, « Trois hommes et un couffin », qui fêtait ce samedi 13 septembre, les 40 ans de sa sortie dans les salles obscures. Planète Lille avait profité de la venue, au mois de mai, de la réalisatrice et de l’un des comédiens principaux, Michel Boujenah, au Festival CineComedies de Lens-Liévin, pour revenir sur ce formidable succès.

Le pitch

« Trois hommes et un couffin », c’est l’histoire de trois célibataires et sans enfants, Jacques (André Dussolier), Pierre (Roland Giraud) et Michel (Michel Boujenah),  qui cohabitent dans un grand appartement, et qui vont se retrouver du jour au lendemain contraints de devoir s’occuper d’un bébé, qui s’avère être en réalité la fille de l’un d’entre eux. Le début d’une folle aventure pour ces trois camarades absolument pas au fait de la façon dont il faut s’occuper d’un nourrisson.

« J’’avais fait un rêve om je voyais trois garçons penchés sur un berceau, se souvient Coline Serreau. Et puis, je lis beaucoup, je parle avec les gens, je les observe. J’ai toujours essayé d’analyser la société et de sentir les évolutions. Il y avait de manière latente un ras-le-bol des rôles prédéfinis et je l’ai pris, non pas par la protestation des femmes, mais par l’ouverture des hommes. C’était quand même un film féministe, mais qui n’attaquait pas les hommes, qui leur montrait comment ils pouvaient être heureux à laisser parler leur part de fémininité. C’est tombé à un moment où les gens pouvaient l’entendre. »

Un démarrage compliqué

Si le film a été un immense succès populaire, on ne peut pas dire que celui-ci avait été pressenti par la profession puisque Coline Serreau a eu bien du mal à construire son casting. « Presque tous les acteurs de l’époque ont dit « non ». Je pense qu’ils se disaient que ça allait les déchoir de leur virilité de s’occuper d’un bébé. Même le producteur m’engueulait tout le temps en disant qu’il y avait trop de plans du bébé, que ça n’intéresserait personne », se souvient-elle.

Finalement, la réalisatrice a tout de même déniché un trio qui, avec le recul, était idéal. « J’étais allée voir Michel dans « Les magnifiques », j’avais adoré sa rigueur, sa présence, sa capacité à réagir comme un chat, une qualité rare chez les acteurs. J’étais tellement heureuse quand il a dit « oui » pour le film, c’était inespérée de pouvoir travailler avec lui. »

Cette belle collaboration a pourtant failli capoter au dernier moment. « J’étais amoureux du travail de Coline, j’avais vu tous ses films qui étaient marquants, courageux, drôles… Quand je l’ai eu au téléphone, je ne me suis même pas posé de questions, je lui ai dit oui sans même avoir lu le scénario . Elle parle des hommes et des femmes avec une telle justesse, apprécie-t-il. Et pourtant j’ai failli ne pas faire le film car je me suis blessé l’avant-veille du premier jour de tournage. La veille, je me faisais opérer et le jour J je tournais mais on a eu très peur. Heureusement qu’on avait répété avant, je savais où j’allais. »

La complexité de tourner avec un bébé

« ça a été une vraie galère, sourit aujourd’hui Coline Serreau. On faisait très attention à elle, on la dorlotait tout le temps, ses parents étaient là quand elle dormait, quand elle mangeait mais quand on tournait très vite la petite en avait marre, elle n’en pouvait plus. Il y a eu successivement deux bébés pour jouer le rôle. »

« Les bébés, c’était vraiment les patrons du tournage, confirme Michel Boujenah. Il y a plein de moments où on se demandait si on allait s’en sortir mais il y avait aussi plein de moments magiques. Coline alternait souvent entre un état de joie et d’angoisse, elle avait peur à chaque fois que l’on rate les bonnes prises. Aujourd’hui avec le numérique, on s’en fout de multiplier les prises mais à l’époque c’était de l’argentique, ça coûtait très cher. »

Une vie après la sortie

« Que le film soit un succès c’est déjà génial mais qu’il ait une telle vie derrière, avec des adaptations, une suite et il est même ressorti au cinéma au mois de mai en 4K, c’est forcément ce qu’on espère. Ça prouve que le message est passé. La génération qui l’avait vu à la télévision voulait le voir sur le grand écran et il y a toute une génération qui ne l’avait sans doute jamais vu et qui a un regard différent car il y a quand même davantage d’hommes qui s’occupent de leurs enfants et qui savent gérer désormais. »

« Il faut rendre justice à Roland (Giraud) qui pendant le tournage disait tout le temps que les gens allaient adorer et qu’on était en train de faire un film qui allait avoir un véritable impact , poursuit Michel Boujenah. En ce qui me concerne, je n’avais pas encore d’enfant quand on a tourné mais je suis certain que ce film a influencé ma vision des choses. Je n’avais jamais passé autant de temps avec un bébé, ça a bousculé ma vision de la paternité. Ça nous a appris tellement de choses humainement et c’est vrai que je n’ai jamais eu de problèmes à changer mes enfants. Quand je suis devenu papa, je me suis même rendu compte que j’étais une vraie mère (rires). »

« Trois hommes et un couffin », un film de Coline Serreau avec Michel Boujenah, André Dussolier et Roland Giraud.

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