Entrés dans les foyers français en fin d’année 2011 par le biais de l’émission « On ne demande qu’à en rire » de Laurent Ruquier sur France 2 (ils y sont apparus régulièrement jusqu’à l’été 2014), les jumeaux nordistes Steeven et Christopher Demora continuent, depuis, de tracer leur route en tournant un peu partout en France avec leurs différents spectacles.
La gémellité est bien évidemment leur thème de prédilection et la source est loin d’être tarie : « Dans un spectacle précédent, on avait parlé de notre naissance, de la colocation pendant neuf mois dans le ventre de notre mère mais c’était surtout de l’absurde. Là, pour le nouveau spectacle que l’on souhaitait plus autobiographique, plus sincère. On a décidé de parler de notre enfance, du fait de ne jamais être deux entités différentes aux yeux de plein de gens. On évoque aussi la difficulté d’être parents de jumeaux. »
Rares sont les soirées, où il n’y a pas de jumeaux ou de parents de jumeaux dans la salle. Steeven et Christopher prennent toujours un malin plaisir à interagir avec eux : « Notre ressemblance, c’est ce qui fait notre différence. Si, nous, on ne parle pas des jumeaux, qui va le faire ? Dans le spectacle, il est aussi question de transmission, d’éducation dans une famille de classe moyenne. Les schémas familiaux, ça parle à beaucoup de gens. »
Le duo ne se prive pas de glisser aussi quelques sujets d’actualité : « S’il y a une bonne vanne à faire on ne se gêne pas, admettent-ils. On a une partie dans le spectacle qui est assez malléable et ça met de la fraîcheur, on ne garde pas le même texte à la virgule près pendant trois ans. »
Si leur nouveau spectacle « Bonjour. Au revoir. S’il vous plait. Merci » s’apparente davantage à du stand up qu’à une succession de sketchs, Steeven et Christopher y interprètent aussi toute une galerie de personnages : « on fait plein de petits pas de côté, ça permet de rythmer le spectacle. »
Que ceux qui adoraient les voir incarner Carla Bruni et Nicolas Sarkozy se rassurent : ils figurent bien au générique mais uniquement lors des rappels : « Ils n’avaient pas leur place dans le spectacle, il aurait fallu justifier leur présence et puis on les joue depuis 2014, il faut s’en détacher même si le public les réclame », estiment-ils. Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Philippe Etchebest apparaissent, en revanche, au casting.
Epanouis sur scène, les humoristes nordistes n’expriment pas pour le moment l’envie d’explorer d’autres terrains de jeux, même si Steeven a joué au cinéma dans « Un homme heureux » de Fabrice Lucchini : « C’était pendant le covid, nous étions plus libres. On se retrouve parfois dans des castings sauvages mais on privilégie la scène, on écrit nos textes, on dit ce qu’on veut alors qu’au cinéma ou dans les séries, tu dépends de l’envie des producteurs, des réalisateurs, rappellent-ils. On a failli jouer une pièce de Ruquier, qu’on adore, mais le rôle n’était pas assez fort pour renoncer à de nombreuses dates de tournée sur huit mois. »
Les jumeaux ont, en revanche, en tête un projet de pièce de théâtre pour l’avenir. Et devinez quoi, ils la joueraient avec… des jumelles !
Steeven et Christopher seront en spectacle le 10 juin au Pont de Singe à Arras, le 23 juin au Spotlight à Lille, le 30 septembre à l’Agoralys d’Erquinghem-Lys. Une date est déjà programmée au théâtre Sébastopol de Lille pour le 18 janvier 2025.