Après une grosse quinzaine d’années à accumuler les succès au théâtre aussi bien comme auteur, metteur en scène que comédien avec Le jeu de la vérité 1 et 2 ou encore L’appel de Londres, en compagnie de ses camarades Vanessa Demouy, David Brécourt et Christian Vadim mais aussi L’invitation où il a partagé l’affiche avec Gad Elmaleh, Philippe Lellouche a décidé de casser ce que les acteurs appellent le quatrième mur au théâtre et venir se frotter à l’exercice différent du seul en scène.
« J’avais brièvement essayé au départ mais c’était compliqué et puis j’ai écrit Le jeu de la vérité qui a lancé ma carrière au théâtre. Il était donc temps d’y revenir et de m’y frotter vraiment. C’est une joie incommensurable, la sensation d’être un débutant. J’ai l’habitude de la scène mais pas de cette façon. C’est toujours vertueux de sortir de sa zone de confort », avoue le comédien, qui sera ce dimanche 17 décembre au Casino Barrière de Lille avec son spectacle « Stand alone ».
Avant de se lancer, Philippe Lellouche a pris les conseils de quelques monstres sacrés comme Gad Elmaleh, Franck Dubosc ou encore Michel Boujenah. Il a aussi pris soin de se dégager du temps libre, cessant ainsi notamment les tournages de Top Gear France, après huit ans de bons et loyaux services.
Transparent, il ne cache pas un certain trac : « Si je suis honnête, le trac est plus fort qu’au théâtre mais la récompense est à la hauteur. Au théâtre, c’est la troupe ou la pièce qui sont applaudies, alors que seul sur scène, si ça fonctionne tu as l’impression d’être une rock star, s’enthousiasme-t-il. Il y a quelque chose d’infiniment plaisant d’être tout seul à faire rire les gens, à créer une complicité avec le public. T’as le sentiment de faire un dîner avec des copains, sauf qu’il n’y a que toi qui parle. Tu te fais des potes chaque soir dans chaque ville. »
Le risque est aussi plus fort : « Déjà au théâtre, il n’y a pas beaucoup de filet mais si tu as un trou, un copain peut te souffler discrètement ou te rattraper mais là, tu n’as personne pour te sauver le coup », sourit-il.
Pour ce « one man show », Philippe Lellouche a décidé de se pencher, entre autres, sur les différences entre les générations : « Il y a des jeunes humoristes qui sont plein de talent, qui me font mourir de rire mais ils ont parfois des références que je n’ai pas. Et, à l’inverse, il y a plein de références plus anciennes qu’ils n’utilisent plus. Je ne dis pas que c’était mieux avant mais juste qu’on peut au moins se souvenir de comment c’était avant, confie-t-il. Et puis si tu as un peu le sens de l’humour, de nos jours, il n’est pas trop dur de trouver des thèmes. Notre boulot c’est aussi de faire rire avec des choses chiantes ou dramatiques et si le temps d’un spectacle on peut sortir les gens de leur quotidien, l’objectif est atteint. »
« Stand alone » de Philippe Lellouche, ce dimanche 17 décembre (18 h) au Casino Barrière de Lille.