Dans sa chanson des « Vieux mariés », Michel Sardou évoquait ces couples qui, après avoir casé le dernier des leurs enfants, pouvaient penser à eux, s’imaginer un nouvel avenir à deux. Le film de Philippe Lefebvre « Nouveau départ », actuellement en salles, prend le contre-pied de cette théorie en s’attachant à un couple qui, à l’inverse, souffre de se retrouver en face à face lorsque le dernier des enfants quitte le nid familial pour partir faire ses études à l’étranger.
Particularité du scénario, la crise de la cinquantaine n’est, cette fois, pas initiée par un homme touché par le démon de midi mais par la femme, perturbée par ses dérèglements hormonaux, et qui prend conscience d’une certaine forme d’isolement social, notamment avec ses collègues de travail.
Diane (Karin Viard) va donc décider de redonner du piment à sa vie, mettant, par conséquent, son couple avec Alain (Franck Dubosc) en grand danger. « Cette originalité, le fait que ce soit pour une fois traité dans l’autre sens m’a plu, ça amenait des situations de comédies que je n’avais pas vues ailleurs, confie le comédien. Je pensais au départ jouer la victime mais le challenge était de faire en sorte qu’à la fin du film, les femmes aient envie de rencontrer cet homme. Ça m’a plu de ne pas jouer l’amoureux idiot, de ne pas avoir besoin de faire le rigolo tout le temps. »
Touchant et émouvant, Franck Dubosc dévoile une autre facette de sa palette d’acteurs, déjà entrevue dans « Tout le monde debout ». « J’ai eu une grosse popularité grâce à Camping et je suis resté longtemps, sans doute par manque de confiance, dans ce que je savais faire. Aujourd’hui, même si j’aime profondément ce personnage de Patrick Chirac, même si je continue de faire des comédies burlesques, j’ai envie de faire rire en étant plus sincère, sans gesticuler et faire le pitre ».
Grâce à « Nouveau départ », toutes les planètes sont alignées. « Tout était réuni, poursuit-il. Le scénario, le réalisateur, Phlippe Lefebvre qui est un ami d’adolescence, et la partenaire, Karin Viard, que je connais aussi depuis très longtemps. »
Philippe Lefebvre, de son côté, avoue avoir réalisé ce film, adaptation lointaine et libre du film argentin « Retour de flamme », parce que la situation lui parlait. « Dans ma génération, il y a plein de couples qui explosent, se recomposent, font des aller-retour. Je trouve que la cinquantaine est une tranche d’âge assez riche, indique-t-il. J’aimais l’idée que ce soit la femme qui aborde cette crise mais il fallait aussi le contrepoint de ce que vivait le personnage de Franck et la vision des enfants qui sont les témoins de tout ça et qui se disent que leurs parents ont pété les plombs. »
Aux côtés du tandem Viard-Dubosc qui fonctionne à merveille, le reste du casting joue aussi pleinement sa partition de Tom Leeb à Bérengère Krief, en passant par Youcef Hajdi et Clotilde Coureau.