Tout juste sortie d’une intense période de créations, Lynda Lemay vient à la rencontre de son public sur scène avec une date toujours très attendue ce jeudi 7 décembre (20 h 30) au théâtre Sébastopol de Lille…
Vous avez relevé votre défi de sortir onze albums de onze titres en 1111 jours, vous sentez vous dans la peau d’Hercule qui a accompli ses douze travaux ?
« Je ne sais pas dans quel état se sentait Hercule à la fin mais je ressens de mon côté une grande fatigue. J’ai tenu pendant trois ans sur l’adrénaline pour réaliser ce projet mais en réalité ça fait six ans que je courre un vrai marathon. Tout ça me donne aussi un grand sentiment de fierté. »
Les deux derniers albums sont sortis, mi-novembre, avec dans le dixième « Entre le rêve et le souvenir », des reprises de vos plus grandes chansons…
« Oui, j’ai fait une version symphonique de certaines d’entre elles. »
Et le dernier, « Le baiser de l’horizon » est un hommage à vos parents…
« Oui, c’est la seule surprise. Dès le début de cette aventure, j’avais en tête les thèmes que je voulais aborder, le côté sombre de l’humain, la dépendance, les troubles mentaux… Je n’avais pas imaginé un album hommage. C’est tout ce marathon qui m’a inspiré cette conclusion. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont laissé faire ce métier, qui ont trouvé les mots pour m’encourager. Je parle beaucoup de fin de vie, de mort, de deuil, c’est un peu tristounet mais c’est très tendre. J’ai accompagné mon père jusqu’au bout et même dans cette dernière épreuve il a été fort. Je trouve aussi ma mère très courageuse dans son deuil. »
Que retenez-vous de toute cette aventure ?
« C’était une grande recherche de sens, j’avais tellement de choses à conter. J’ai dépassé la cinquantaine, je vais dans l’autre partie de ma vie, je tire doucement vers le vieillissement et c’était l’occasion de faire ce que je n’étais pas sûre de pouvoir faire plus tard. »
Quand on a passé autant de temps à écrire, composer, enregistrer en studios, est-ce que le besoin de venir partager sur scène est encore plus fort ?
« En plus du show qui est déjà très généreux et que j’ai rôdé avec deux musicien, j’ai demandé aux gens un peu partout de faire des demandes spéciales. Je crois que Lille détient le record, je ne sais pas à quelle heure on va finir (rires). Il y a autant de demandes de chansons anciennes que de nouvelles. J’aurais pu décider de faire un tirage au sort parmi les demandes mais j’essaie de faire plaisir à tout le monde et je travaille donc jour et nuit, notamment pour constituer des medleys qui soient intéressants. Même s’il y a une grosse base commune, ce n’est donc jamais le même spectacle de A à Z. »
Dans cette tournée, vous n’aviez que l’embarras du choix. Est-ce que ça a été difficile de décider quelles chansons vous alliez proposer ?
«J’avais mis la priorité sur les nouveautés comme l’envie d’être une nouvelle artiste, de se faire découvrir avec nouvelles chansons, d’intéresser les gens avec de nouvelles histoires. Quand je demande au public quelle est leur chanson préférée dans mon répertoire, c’est rarement la même réponse, même s’il y a des incontournables comme Les Souliers verts, Le plus fort c’est mon père ou encore Une mère. Cette diversité, c’est un beau compliment. Quand je finis un concert, j’ai l’impression d’avoir fait le tour de mon répertoire. »
Lynda Lemay est en concert ce jeudi 7 décembre (20 h 30) au théâtre Sébastopol de Lille.
Photo Sébastien Saint-Jean.