Venu dédicacer son livre Un film disparaît, inspiré d’un événement de sa jeunesse, le comédien Hippolyte Girardot est aussi un passionné de séries. Il a accepté de répondre à notre questionnaire…
Quelles sont les séries qui ont bercé votre enfance ?
« Déjà, la télévision était quasiment un objet extra-terrestre à cette époque et c’était en noir et blanc. Il y en avait une chez l’un de mes grands-parents et je me souviens que je regardais Thierry la fronde. J’étais fasciné par ce gars qui courait partout avec son petit collant. Ensuite on allait dans la forêt avec les copains et on s’amusait à l’imiter. J’aimais aussi Steeve Mac Queen qui incarnait Josh Randall, un chasseur de primes avec son fusil à canon scié dans la série Au nom de la loi. Il devait y avoir aussi Zorro mais c’était moins mon truc. »
Quelles sont les séries qui vous ont marqué ?
« 24 heures chrono qui a amené quelque chose de très nouveau en France. C’était un rendez-vous télévisuel pendant deux ou trois saisons, un langage commun avec d’autres personnes qui suivaient la série. Ensuite, il y a eu Les Sopranos. Au-delà de l’idée de génie de départ avec ce mafieux qui craque et qui va voir un psy, j’ai adhéré à la description de cette famille et j’avais l’impression d’être dans un livre. Puis, j’ai été engagé par Eric Rochant pour écrire dans Le bureau des légendes et je me suis mis du coup à regarder énormément de séries. »
Quelle est la dernière que vous avez regardée ?
« True Detective. J’ai aimé cette nouvelle façon de raconter une enquête. J’ai entamé Constellation mais j’ai laissé tomber. La question quantique est toujours intéressante mais là je n’ai pas été passionné. »
Quelles sont les séries que vous recommanderiez à des amis ?
« Il y a Justified, une très bonne série de personnages avec le héros, un shérif, qui revient dans sa ville natale et retrouve ses anciens camarades, ses anciennes copines. Il essaie de remettre de l’ordre dans une Amérique déréglée, ça nous emmène dans des questionnements intéressants comme dans Breaking bad. »
Quel type de personnage auriez-vous aimé jouer ?
« L’idéal c’est Colombo. Après ce qui est intéressant, c’est de pouvoir explorer un milieu, un univers mais à choisir je préfère écrire une série que jouer dedans. Là, j’ai un projet, celui d’un personnage qui se retrouve dans un monde imaginaire à l’intérieur de notre monde réel, il existe mais on ne le voit pas et le type va hésiter entre rester dans le premier ou revenir dans le secxond avec tout ce que son choix peut impliquer dans un sens comme dans l’autre. »
Vous avez sorti en fin d’année un livre intitulé Un film disparaît. Pensez-vous qu’il pourrait être adapté à l’écran ?
« C’est une histoire qui m’est arrivée lorsque j’étais jeune animateur culturel dans une banlieue parisienne. On a décidé de faire un film avec des jeunes kabyles nés en France et ce film a disparu. A-t-il été volé, plusieurs théories s’opposent mais c’est ce qui m’a fait devenir comédien plutôt que réalisateur. C’est un point de vue intime sur un événement traumatique mais c’est joyeux, drôle. C’est aussi le portrait d’une époque révolue, la France des années 1970-1980, l’arrivée de Mitterand au pouvoir, c’était avant l’arrivée de la came dans les banlieues. Je pense qu’on pourrait l’adapter à l’écran car l’intériorité de ce personnage est toujours métaphorisée. »
« Un film disparaît », éditions du Seuil.