Il avait entendu des amis de ses parents dire qu’il s’agissait sans doute de l’instrument qui ressemblait le plus à la voix humaine ; alors, lorsqu’il s’est lancé dans la musique à l’âge de 7 ans, Antoine Payen, aujourd’hui connu sous son nom d’artiste Tonycello, a commencé avec le violoncelle. Depuis, il n’a plus jamais lâché.
Engagé en 2010 dans l’orchestre de l’opéra de Limoges, il vit, depuis, pleinement de sa passion, alternant les représentations avec l’orchestre et ses propres spectacles mais la musique a toujours animé son parcours professionnel puisqu’il fut par le passé professeur en collège à Faches-Thumesnil. « J’ai toujours eu à cœur de montrer que la musique dite classique pouvait vraiment être désacralisée, qu’on pouvait s’amuser avec un violoncelle. Dans mes cours, je voulais faire en sorte que ce soit abordable, j’ai trouvé la piste d’entrée et ça m’a mis la puce à l’oreille pour en faire un spectacle. »
Son angle d’attaque a été le personnage du clown : « C’est quelque chose qui parle à tous et mettre face à face le monde du clown et celui de l’orchestre, ça fait forcément du fracas, sourit-il. Mon public est clairement familial, avec beaucoup de visuel, il a beaucoup tourné dans le réseau scolaire. »
Virtuose, Tonycello se mue volontairement en musicien gaffeur pour épater la galerie autant qu’il ne la fait rire. Vendredi, l’artiste se frottera à une salle mythique de la région : le théâtre Sébastopol. « J’ai eu la chance d’y jouer plusieurs fois, précise-t-il. Lors de la première partie du groupe Les Blaireaux mais aussi dans le cadre de ma fin d’étude au conservatoire. Là, c’est une première tout seul. J’espère être capable de le remplir. »
Après un premier spectacle, Chansons pauvres à rimes riches !, joué plus de 400 fois, puis un autre destiné à un jeune public Violoncelle ou grosse guitare ?, Tonycello tourne depuis 2018, en dépit de plusieurs coupures liées au Covid, avec un spectacle baptisé La migration des tortues, le parcours d’un violoncelliste qui veut rentrer dans un orchestre, au cours duquel il convoque Beethoven, Bizet ou encore Bach.
« Mon producteur aimerait que je commence à en préparer un autre », sourit-il. En attendant, Antoine Payen va aussi s’impliquer dans un projet avec l’orchestre de Limoges. « Je vais chanter du Brassens en remplaçant la guitare par le violoncelle ». Joli challenge.
Tonycello est en concert ce vendredi 24 novembre (20 h) au théâtre Sébastopol avec Thierry Fromet en première partie.
Photos Namas Photographie et F-J. Yzambart.