La seizième édition du « Cocktail musical » concocté par la ville de Wattignies débute ce vendredi 13 octobre (20 h 30) avec le groupe Vitesse 80 et s’achèvera dimanche 15 (16 h) avec le Belge Marka. Entre les deux, le samedi 14 (20 h 30), le public du centre culturel Robert Delefosse aura l’occasion de voir à l’oeuvre Jim Bauer que le grand public a découvert lors de la saison 10 de « The Voice » sur TF1.
Jim, vous allez prochainement sortir un nouvel album. Le public de Wattignies aura, j’imagine, l’honneur de découvrir quelques titres en avant-première ?
« Oui, j’avais envie de faire comme certains groupes qui, par le passé, venaient jouer les morceaux sur scène avant que l’album ne sorte ou même qu’il ne soit fini. Ça permet de voir comment les gens réagissent et de commencer à faire vivre les chansons. »
Cette pré-tournée permet d’appréhender la sortie de l’album avec plus de sérénité ?
« Je n’irais pas jusque-là, même si les réactions du public nous ont confortés dans nos idées. On ne maîtrise jamais totalement tous les paramètres à la sortie d’un album. »
Que vous a offert votre passage dans l’émission « The Voice » ?
« Une caisse de résonance plus importante. J’appartenais au monde de la musique indépendante, un monde qui a des libertés artistiques mais qui touche moins le grand public. Un monde qui ne parle pas trop avec celui de la musique populaire. Je trouve que ce modèle bipolarisé avec la musique underground ou indépendante d’un côté et populaire de l’autre est un peu ringard, dépassé. Je trouvais bien de se montrer dans une émission qui permet de toucher une grosse audience, à condition de se montrer réellement, pas de se grimer, même s’il faut faire avec les codes du jeu. J’ai quand même été très libre, j’ai pu proposer qui j’étais. »
On dit souvent que les grands gagnants ne sont pas forcément ceux qui ont remporté l’émission. On a l’impression que c’est vraiment le cas pour vous ?
« J’ai kiffé mon aventure, j’ai pris des followers mais je continue ma vie. Je ne voulais pas gagner l’émission même si j’ai joué le jeu pendant les tournages. Si on regarde bien, on voit d’ailleurs que je fais « yes » quand ils annoncent le résultat entre Marghe et moi. Je sais que pour beaucoup de gens, c’est difficile à comprendre qu’on ne veuille pas gagner. »
Y-a-t-il un équilibre à trouver entre ce que vous souhaitez proposer sur scène et ce qu’une partie de votre public attend de vous depuis l’émission ?
« Il n’y a pas de réponse binaire. J’accepte l’idée que je ne vais pas récupérer les 6 millions de personnes qui suivaient The Voice mais juste ceux qui vont vibrer avec ce qui me fait vibrer, les morceaux que j’aime. Je suis en harmonie avec ça. On ne gagne pas à être autre chose que soi-même. Dans ce type de programmes, les gens découvrent les artistes non pas tels qu’ils sont mais tels qu’ils s’adaptent. J’essaie de créer un pont entre les deux. Je fais encore deux reprises. Il y a ma version d’Aline, qui, finalement, représente bien ce que je suis en tant qu’artiste. Après, je ne peux passer à coté de « Tata Yoyo », même si c’est ce qui s’éloigne le plus de ce que je veux faire. »
Vous aimez ne pas être enfermé dans une case, explorer différents styles musicaux…
« C’est vrai mais c’est un discours qui ne passe pas trop dans le milieu, les gens ont besoin d’avoir une proposition pas trop large et pas trop complexe. Beaucoup de personnes me disent ces derniers temps : « Ah tu t’es trouvé », alors que notre rôle est à l’inverse d’être en permanence dans la recherche. Une œuvre, que ce soit une peinture, un film, un album, c’est la photographie d’un instant mais on évolue et je ne suis déjà plus forcément celui que j’étais quand j’ai écrit l’album mais ce qui compte c’est d’avoir été sincère à l’époque et je me sens chaud pour le défendre sur scène. »
Vous écrivez aussi pour d’autres artistes, vous n’aviez pas besoin d’être pleinement centré sur vos projets ?
« Non car certains artistes nourrissent ce que l’on fait, ils permettent de nous remettre en marche, de retrouver de l’inspiration, de l’envie. Après, d’autres sont parfois plus loin de nous et il y a le risque de se déconnecter de ce que l’on est mais dans mon cas, je n’avais pas besoin de créativité pour des projets solo pendant deux ans. Ma mixtape était déjà quasiment prête avant que je participe à The Voice. »
Jim Bauer en concert samedi 14 octobre 2023 (20 h 30) au centre culturel Robert Delefosse de Wattignies. Il sera aussi au théâtre de Denain, le vendredi 3 novembre à 20 h 30.