Quatorze ans après « Ma vie en rose », Jean-Christophe Cheneval vient de sortir son nouvel album, le troisième, intitulé « Que sombrent les hommes (regards éperdus et amours illusoires) ». Un album réalisé avec son complice de longue date, Simon Fache. « On se connaît depuis très longtemps, il m’a accompagné au piano et on se complète bien, confie-t-il. Il m’a dit que j’étais un optimiste triste et lui un pessimiste joyeux. Je suis arrivé avec les maquettes et les arrangements et Simon a réussi à mettre dans les instruments et dans la direction musicale mes intentions artistiques. »
Le mixage de l’album a été effectué par Dominique Blanc-Francard, son idole d’adolescence : « C’est une légende vivante, il a travaillé avec Pink Floyd, David Bowie, Elton John, il a mixé des albums qui sont des références pour moi comme Gainsbourg, Dick Annegarn ou encore Camille et Benjamin Biolay, une pop française exigeante, précise-t-il. Quand j’étudiais le métier d’ingénieur du son, j’écoutais ses disques, j’en achetais certains juste parce que je savais que c’était lui qui les avait mixés. Je rêvais qu’il y ait une chanson de l’album qui soit mixée par lui. J’ai osé lui envoyer une maquette, il a accepté et finalement il a tout mixé. »
Un album que Jean-Christophe Cheneval a voulu organique : « Il y a beaucoup de cordes, on a fait venir de vrais musiciens, précise-t-il. Il y a du saxophone, du tuba, du trombone, de la trompette ». Un album dont il a écrit toutes les chansons au fil des années sans savoir s’il allait les sortir ou pas. « Il y a la question de la nécessité, du besoin, poursuit-il. Mes albums sont tous différents dans la forme mais sur le fond, on retrouve cette volonté de faire exister un imaginaire dans lequel je me sens heureux et libre. Toutes les chansons sont nées d’une émotion. Ce n’était pas voulu à l’avance mais j’ai vraiment l’impression que les chansons se répondent les unes aux autres comme des miroirs, comme un kaléidoscope. L’idée c’était toujours de se plonger dans des états émotionnels mais si je n’arrivais pas à y mettre de la lumière, je n’en faisais pas une chanson. Il n’y a jamais de complaisance à la noirceur. »
Une ambivalence que l’on retrouve jusqu’à la pochette de l’album avec un piano en flammes : « La flamme amoureuse, celle qui éclaire mais aussi celle qui détruit et qui en même temps cautérise », explique-t-il.
Un album que l’artiste va défendre sur scène, lui qui pendant une trentaine d’années a beaucoup travaillé à mettre en valeur les autres : « à la base, je suis musicien et ingénieur du son, rappelle-t-il. J’ai eu la chance au sortir de mes études d’accompagner les tournées de Jean-Jacques Goldman, Patrick Bruel et Michel Fugain en tant que stagiaire. »
L’homme a aussi travaillé comme arrangeur ou directeur artistique avec des artistes régionaux : le groupe « Presque Oui » de Thibaud Defever, Natacha Tertone ou encore Les Biskotos.
Son processus créatif ne s’est toutefois pas limité à la musique. Jean-Christophe Cheneval a écrit des romans, créé des spectacles pour enfants et ces dernières années, il a surtout écrit beaucoup de musique pour la télévision, essentiellement des documentaires. Il aimerait désormais travailler aussi sur des fictions mais également sur des longs métrages pour le cinéma et rêve de porter à l’écran l’un de ses livres.
L’album de Jean-Christophe Cheneval « Que sombrent les hommes (regards éperdus et amours illusoires) » est sorti le 14 novembre.