Devant un public du théâtre Sébastopol debout et qui n’en finit plus de l’ovationner, Florent Peyre concède son plaisir de faire durer un peu cette soirée particulière du vendredi 1er novembre, marquée par la captation de son spectacle, Nature, pour la télévision. Déjà plus de deux heures que l’humoriste a investi la scène. La fatigue est bien réelle mais même après plus de 300 représentations, l’excitation reste la même.
Débutée en octobre 2020, la tournée va s’étirer encore jusqu’à la mi-janvier pour le plus grand bonheur de l’artiste : « Quand on commence, on se dit que si on fait 200 dates, ce serait déjà très bien. Là, on est à plus de 300 mais je crois que je pourrais faire ce spectacle pendant dix ans, je ne m’en lasse pas. Tous les soirs j’ai la possibilité de chanter, danser, faire rire, émouvoir les gens, en essayant de passer un petit message (écologique), c’est tout ce que j’aime, tout ce dont je rêvais. »
Loin de se contenter des grandes villes et des grandes salles, Florent Peyre propage son talent un peu partout, comme en attestent ses prochains passages dans le Pas-de-Calais à Barlin, Auchel ou Saint-Pol. « Ce serait évidement plus confortable de rester dans les grandes villes à dix minutes de la gare plutôt que de devoir refaire parfois 45 minutes à 1 h de route en voiture mais j’estime que la culture doit être présente partout, insiste-t-il. Ce ne sont pas toujours les gens qui viennent à nous, on vient aussi chez eux. J’adore aller au contact de la France entière. »
Le spectacle est pourtant particulièrement exigeant psychologiquement et physiquement car Florent Peyre incarne à lui seul tous les personnages d’une troupe de comédie musicale un soir de première. « C’est vrai que c’est fatiguant car ça mobilise le corps, l’esprit, la voix mais c’est comme ça que je sais m’exprimer, chez moi ça passe aussi par le corps, souligne-t-il. Ça me contraint à une vie pas monacale mais pas loin. »
Alchimie avec le public
Avec ses compères Matthieu Burnel et Philippe Caveriviere, ils sont partis d’une feuille quasiment blanche pour écrire. Eric Metayer (mise en scène) et Pascal Obispo (musiques) sont venus associer leurs talents au trio pour délivrer ce spectacle très atypique, qui a pas mal évolué avec le temps : « Ceux qui l’ont vu il y a deux ans peuvent donc revenir, confirme le comédien. La forme du spectacle fait qu’il était impossible de le tester avant en Comedy Club donc on a fait plus de deux heures le premier soir et on a vite enlevé une vingtaine de minutes. Ensuite au fil des improvisations, des trouvailles, des personnages ont disparu, d’autres sont apparus. L’avantage c’est qu’aujourd’hui mes personnages sont tellement dans mon corps, c’est tellement automatisé, fluide, que ça me permet d’être plus créatif. »
Pour que l’alchimie soit totale, pas question de laisser l’artiste naviguer seul en Peyre peinard. Il convient sur ce spectacle plus que sur n’importe quel autre, que le public soit à l’écoute et réceptif : « Il n’y a pas de décors, pas de costumes donc je sollicite énormément l’imaginaire des spectateurs. Il faut qu’ils se représentent que je joue plusieurs personnages en même temps, que je peux être tour à tour un homme, une femme, une mamie inuite ou un ours polaire. Le public a sa part à faire pour que ça fonctionne. » Comme pour sauver notre planète finalement.
Florent Peye joue son spectacle « Nature » le 5 novembre à Barlin ; le 16 novembre à Auchel ; le 17 novembre à Saint-Pol et le 5 décembre à Calais.