La hache de guerre ayant été enterrée avec les chasseurs (Didier Bourdon, Jean-François Cayrey, André Penvern…), Adélaïde (Camille Lou) et Simon (Hakim Jemili) mènent désormais une vie paisible à la campagne. Peut-être même trop paisible pour ces anciens Parisiens en déficit de vie sociale. L’installation dans le village de Stanislas (Maxime Gasteuil), le fils de Bernard (Didier Bourdon) et de sa femme Bénédicte (Eden Ducourant) apparaît comme une bouffée d’oxygène, jusqu’à la découverte de l’activité préférée de ce nouveau couple : la chasse à coure.
Après le conflit Paris-Province, les réalisateurs Frédéric Forestier et Antonin Fourlon explorent cette fois la lutte des classes avec Stan, venu étaler sa richesse à la face de son père et ayant derrière la tête l’idée de développer un business dans le village de ses parents . Le film s’amuse aussi et surtout des rivalités et moqueries entre la chasse classique et la chasse à coure, aussi appelée vénerie, qui consiste à traquer, à cheval et avec l’aide d’une meute de chiens, de petits animaux. « C’était un paramètre de plus à gérer pendant le tournage mais ça s’est bien passé avec les chevaux et les chiens, qui étaient très bien maîtrisés par leurs équipes . Ça a été simple aussi avec le loup qui était presque trop docile, sourit Frédéric Forestier. Pour le reste, on a dompté les animaux numériquement. »
Pas sûr, en revanche, qu’il ait été plus facile de gérer une bande de trublions qui n’a pas caché que l’ambiance sur le tournage avait été un moteur pour accepter de tourner ce deuxième opus de « Chasse gardée », sachant que tout le casting principal du numéro 1 a rempilé.
« Je savais que j’allais rigoler, avoir des barres de rire. Pour ma part, c’était déjà un argument très suffisant », assure Hakim Jemili. « On s’amuse, on raconte n’importe quoi en permanence, je ne pouvais pas refuser », confirme Jean-François Cayrey. « Eux s’amusent et nous on stresse avec Fred car on voit les heures passer et on se dit qu’on est foutus pour boucler les scènes dans les délais qu’on se fixait », en sourit aujourd’hui Antonin Fourlon.
Le rythme de tournage a néanmoins été intense : « On avait anticipé qu’il y aurait une suite mais on ne pensait pas que serait validé aussi vite, poursuit Frédéric Forestier. Ça a été facile de convaincre tout le monde de revenir sur le numéro 2 mais la fenêtre de tir où tout le monde était disponible pour le tournage était très réduite. »
Dans cette nouvelle aventure, on retrouve de nombreux clins d’œil au premier, notamment la scène du banquet, encore bien animé, et davantage de vannes. « On savait que le public voulait retrouver des personnages, des typologies de scène. La difficulté, c’est de ramener ces éléments-là sans raconte la même chose », confirment les réalisateurs.
Eden Ducourant qui forme donc le nouveau couple avec Maxime Gasteuil, était aussi face à un double challenge : s’intégrer et se mesurer à un nouvel exercice : « Ce n’est jamais simple de rejoindre une famille déjà constituée mais on a vraiment été très bien accueillis avec Maxime (Gasteuil) et Diane (Segard). Il y avait un esprit de troupe, joyeux sur le tournage, indique-t-elle. C’était en plus très excitant pour moi qui vient plus de la télévision et du drame de m’essayer à la comédie. Ce sont des codes de jeu différents. »
Parmi nos coups de cœur de ce film, on pense immédiatement à la relation entre Benjamin (Julien Pastel) et Sixtine (Diane Segard). « Globalement, il y avait l’envie de développer les personnages secondaires que les gens avaient beaucoup aimé comme Benjamin mais aussi Michel (Jean-François Cayrey) ou encore André (André Penvern), précisent les deux réalisateurs. On a voulu leur créer un passé ou leur donner une histoire d’amour. Il a donc fallu équilibrer à l’écriture et surtout au montage pour que tous les personnages existent, que tout le monde soit bien servi, en tenant une durée raisonnable d’environ 1 h 40, mais du coup, ça donne un film plus dense, plus rythmé. »
Si le succès est de nouveau rendez-vous, la porte d’un troisième volet ne semble pas fermée : « Tout dépendra de la volonté des producteurs, des comédiens et surtout du public, mais il y a encore de la matière à explorer, c’est une comédie de personnages donc on peut les faire évoluer et il existe encore plein de type de chasses différentes qui peuvent être très marrantes » , affirment les deux réalisateurs.
« Chasse gardée 2 », un film de Frédéric Forestier et Antonin Fourlon, en salle depuis ce mercredi 10 décembre. Avec Camille Lou, Hakim Jemili, Eden Ducourant, Maxime Gasteuil, Didier Bourdon, Diane Segard, Jean-François Cayrey, Chantal Ladesou…