
De son premier passage au Spotlight de Lille, l’an passé, Thomas GT a conservé en mémoire « le sourire, la gentillesse des gens mais aussi la beauté du centre-ville et la saveur du welsh ». Moins de deux ans après sa première scène chez lui, à Toulouse, l’humoriste ne cesse de faire évoluer son premier spectacle Artichaud, un show poétique, sensible et drôle, à l’image du jeune homme, qui a souhaité mettre en avant cette dyslexie qui lui a pollué la vie pendant pas mal d’années. «Je parle aussi d’amour, de famille, du regard des autres, de rugby et je relie tout ça à la sensibilité de l’artichaut, j’aime faire rire les gens mais dans un espace d’humour, j’essaie aussi d’amener des moments de sincérité. »
Bonne nouvelle, le public lillois aura le droit à un petit privilège : « Je vais jouer, seulement pour la deuxième fois, la nouvelle version de mon spectacle dont on a retravaillé l’écriture avec Marion Mezadorian, précise-t-il. Ceux qui sont venus l’an passé découvriront pas mal de changements ». Les détenteurs d’un billet pour le spectacle d’Alex le Rossignol, ce mercredi au théâtre Sébastopol, auront aussi droit à un avant-goût puisque Thomas GT sera dès ce soir dans le Nord pour assurer la première partie. Un exercice toujours enrichissant, auquel il a déjà eu plusieurs fois l’occasion de se frotter avec des artistes comme Gad Elmaleh, Verino, Thomas Marty et, surtout, Manu Payet à plusieurs reprises. « Il est drôle, sensible, c’est une vraie inspiration et en plus il est super humainement, il a pris le temps discuter, d’échanger avec moi. Il m’a donné de précieux conseils. »
Tout comme ceux d’Eric et Ramzy qu’il a pu côtoyer en participant à l’émission Comedy Class sur Amazon Prime Video. « C’était stressant car c’était la première fois que je passais à la télévision, souligne-t-il. Il y avait des caméras partout, on tournait dans un grand hangar avec peu de public et j’avais un peu la pression de jouer devant Eric et Ramzy, mais aussi Florence Foresti qui est passée dans l’émission. Ce sont des gens que j’adore comme Alex Lutz, Kyan Khojandi, Bérengère Krief… »
Une belle expérience mais aussi une confirmation du bienfondé d’avoir choisi, même tardivement, le chemin de l’humour : « ça a toujours fait partie de ma vie car quand j’étais petit, faire une blague c’était ma façon de dire bonjour, se souvient-il. J’ai toujours voulu aller vers ça au fond de moi mais j’avais du mal à l’assumer, confie-t-il. J’avais fait une année de théâtre au collège en cinquième mais on me l’avait mal vendue, une professeur avait dit « Il fait l’idiot en classe, on va voir s’il fait l’idiot sur scène ». Je l’avais donc plutôt pris pour une punition. »
Après de longues études, un masters en management et marketing, le jeune homme a fait la bascule après un stage dans un cabinet de conseils à Paris : « ça a achevé de me convaincre que ce n’était pas ce que je voulais faire. J’ai donc convoqué mes parents pour leur dire que je n’étais pas heureux dans ma voie et que je voulais faire le stage d’été du Cours Florent. J’y suis allé, j’ai été pris, j’y ai appris les fondamentaux du théâtre pendant deux ans, puis j’ai intégré la première promotion de l’Académie d’humour où l’on m’a appris à bien écrire mes textes, à les mettre en scène. »
C’est ainsi que Thomas Gregot-Tricoire s’est transformé en Thomas GT pour arriver à sa première scène à Toulouse en juin 2O23 puis un passage, quelques semaines plus tard, en mode kamikaze avec un spectacle en rodage au festival d’Avignon qui s’est avéré positif et riche en rencontres avec des professionnels de ce milieu artistique dont il est aujourd’hui une valeur montante.
Thomas GT dans « Artichaut », ce vendredi 28 mars (21 h) au Spotlight à Lille.