Pendant plus de cinq ans, Anthony Kavanagh s’est absenté des scènes françaises, d’abord en raison d’une tournée de deux ans au Québec de 2017 à 2019 puis trois années supplémentaires en raison de l’écriture de son nouveau spectacle et des difficultés liées à la pandémie mondiale de covid.
Alors, forcément, renouer avec le public français, comme il le fera avec celui du Splendid de Lille, ce mercredi 4 mai (20 h), lui procure un plaisir particulier mais nécessite aussi une petite forme de reconquête : « En cinq ans, le métier a bougé, de nouveaux artistes sont apparus, confie-t-il. Le savoir-faire est toujours là mais il y a le faire-savoir à mettre en place. Il y a des fidèles, ceux qui viennent me découvrir parce que le bouche à oreille fonctionne bien mais beaucoup de gens ne savent pas encore que je suis revenu. »
Anthony Kavanagh est aussi heureux parce que c’est tout simplement le titre et le thème de son spectacle : « Initialement, je voulais donner aux gens des moyens pour gérer leurs émotions et comprendre un peu mieux leur cerveau mais quand j’ai vu qu’on arrivait à 4 h de spectacle, on a décidé de se concentrer sur le bonheur. Et je voulais que ce soit joyeux, dynamique pour contrebalancer les énergies négatives dont on gave les gens depuis trois ans. »
L’humoriste n’a rien laissé au hasard, suivant une formation en programmation neuro-linguistique : « J’étais tellement frustré de ne pas pouvoir tout donner en spectacle que j’ai même écrit deux conférences sur le sujet. J’ai aussi lu beaucoup d’articles sur le bonheur, les points communs des gens heureux et j’ai cherché comment les illustrer de façon drôle, les rattacher à des anecdotes personnelles. Ma mission est de faire rire cinq minutes pour que les gens acceptent que je sois sérieux trente secondes. »
Répliques qui fusent, chansons, bruitages… Anthony Kavanagh utilise toutes les flèches dont il dispose à son arc artistique pour toucher les gens en plein mille, dans le cœur. « Il y a an, en accord avec le producteur, on a presque tout cassé pour mettre en place un nouveau rythme avec une alternance performance, stand up, performance, stand up, c’est ça le code du spectacle, indique-t-il. Je n’ai pas de répit dans ce show, ça demande énormément d’énergie, il faut être tout le temps présent physiquement et émotionnellement à 100 %. »
Sa riche expérience de la scène l’a décidé aujourd’hui à appréhender son métier de façon différente : « Faire rire est quelque chose de très noble mais je ne veux plus faire rire juste pour faire rire, ça ne m’intéresse plus, avoue-t-il. Je veux aller plus loin, qu’il reste autre chose dans la tête des spectateurs, qu’ils sortent en ayant la patate et des clefs pour être heureux. »
La méthode a été testée et approuvée par nos soins. Pas besoin d’ordonnance, juste d’un ticket pour le Splendid de Lille où le docteur Kavanagh consulte, ce mercredi 4 mai (20 h), impatient de vous divulguer ses recettes du bonheur.