
L’édition 2025 du Main Square Festival s’est achevée dans la nuit de dimanche à lundi sur les sons de DJ Snake, après une journée marquée par la folie sur scène de Marcel et son orchestre ou encore Mika. Le rendez-vous arrageois a quasiment fait le plein avec 112 000 spectateurs en trois jours dont 42 000 le samedi pour acclamer notamment Julien Doré, Gracie Abrams, Pierre Garnier… N’en déplaise aux nostalgiques d’un passé plus rock’n roll et international, le Main Square a séduit avec une nouvelle identité plus familiale avec une programmation qui faisait davantage la place belle aux artistes francophones : Clara Luciani, Big Flo et Oli… ont aussi attiré les foules.
Dans ce nouveau monde, le Bastion a fait sensation avec ses belles découvertes régionales d’Adahy à Sam Sauvage, en passant par Jungle Sauce, Nord/Noir ou Omar EK. Des artistes qui pour certains faisaient partie des spectateurs quelques années plus tôt. C’est notamment le cas d’Anaysa, qui ouvrait la journée de dimanche.
Originaire du Sud, la jeune femme avait débarqué presque par hasard à Arras : « Je venais de m’installer sur Lille, je suis venue sans savoir qui était à l’affiche et je me souviens avoir pris une claque en regardant M. Il y avait aussi Sting et Feu ! Chatterton que j’adore. Cette année-là, je venais de vivre une rupture, je pleurais et c’est à cette période de que j’ai écrit des textes que j’ai pu chanter la même année dont un où je dis justement que tout finit mais tout commence aussi par une rupture. »
Sa présence de l’autre côté de la barrière, en tant qu’artiste, cette année au Main Square a donc une saveur particulière. Révélée l’an passé grâce aux Inouïs du printemps de Bourges, Anaysa a depuis professionnalisé son projet avec le soutien de sa manageuse Camille Bailleux, directrice de l’association Dynamo qui accompagne le développement d’artistes dans la région.
Formée au classique, par la volonté de ses parents qui l’avaient inscrite au conservatoire, elle a grandi avec le groupe Fauve avant de se tourner vers Damien Saez ou MPL qui ont influencé sa manière d’écrire.
Après deux EP sortis très rapidement en 2023, Anaysa a tout repris ou presque à zéro : « Ce n’était pas mixé, il n’y avait pas la matière, sourit-elle. L’ennemi des artistes c’est l’impatience et là j’ai commencé à construire une vraie équipe autour de moi, j’ai une direction artistique plus pop-électro que par le passé, des sonorités plus rap mais je continue à écrire et à composer seule, c’est comme mon journal intime. Dans mon prochain EP, qui devrait sortir début 2026, il y aura toutefois un peu moins de chansons d’amour », précise-t-elle.
Le single « Tu t’en tapes », sorti récemment, annonce la couleur et à défaut d’attirer l’œil des professionnels, Anaysa espère que son passage au Main Square aura séduit un nouveau public. Elle pourra en juger à son retour sur scène, sans doute au mois de novembre.