Sabine (Véronique Jannot) et Bertrand (Jean-Luc Moreau) ne forment pas un couple dans la vie, il n’y a pas d’intimité physique entre eux, mais ils partagent une telle complicité artistique depuis des années au sein du même atelier que lorsque l’amour frappe à la porte de la première, le second s’en retrouve totalement bouleversé et pour l’amant (Emmanuel Guttierez), il ne va pas être si facile de se faire une place. Dans le cœur des Français depuis plus de quarante ans et son rôle d’assistante sociale pas comme les autres dans la série « Pause café », Véronique Jannot a accepté de se confier sur cette pièce, « Un atelier pour deux », qu’elle va jouer plusieurs fois dans la région, dont le vendredi 7 novembre au Zéphyr de Hem, mais aussi son lien avec la scène et avec le public…
Véronique, qu’est ce qui vous a séduit dans cette pièce ?
« J‘ai tout de suite adoré ce texte que Jean-Luc Moreau m’a fait lire. Ça a été une évidence pour moi de jouer ce rôle de Sabine, de me glisser dans ses mots. J’ai aimé cette histoire qui parle d’amour, de passion, d’hésitations, de doutes, cette envie de passion, de folie, ces demandes qui ne sont pas les mêmes à 30 ans et à 60 ans. Ce questionnement sur le fait de lâcher la proie pour l’ombre, de savoir où se situe la limite entre l’amitié et l’amour. Le texte est riche et rare avec des tirades tellement bien chiadées. »
Vous retrouvez à cette occasion Jean-Luc Moreau avec qui vous avez déjà joué et qui vous a mise plusieurs fois en scène. C’était aussi un argument pour vous convaincre ?
« Oui, Jean-Luc est un comparse de longue date, idéal pour ce duo tellement fort. On a partagé l’affiche ensemble quand il a succédé à Michel Leeb dans « Inavouable », une pièce d’Eric Assous, un merveilleux auteur, hélas décédé depuis, qui n’a pas été suffisamment honoré à mon goût. Jean-Luc a un potentiel comique formidable, ses silences qui en disent long sont irrésistibles et c’est un bonheur de jouer avec lui cette pièce où il y a beaucoup d’émotions mais aussi de la comédie. »
On vous voit davantage au théâtre ces dernières années mais vous y étiez rare pendant une bonne partie de votre carrière, est-ce un exercice où vous vous sentiez moins à l’aise par le passé ?
« Il y a plusieurs raisons. On n’a pas toujours fait appel à moi, on m’a aussi parfois proposé des choses qui ne m’intéressaient pas. Pour être franche, je n’aime pas trop être bloquée à Paris, je ne supporte pas trop la grade ville (rires), il faut donc que je sois vraiment emballée par une pièce. »
Vous êtes particulièrement aimée du public depuis vos débuts mais ce rapport direct avec le public est-il aussi une motivation pour faire du théâtre ?
« J’ai la chance d’avoir une relation formidable avec le public. Je suis dans le circuit depuis près de cinquante ans et j’ai la chance d’avoir pu faire des tas de choses différentes dans ma carrière, d’être comédienne bien sûr mais aussi de faire de la chanson et d’écrire des livres. L’écriture et avec la radio, le seul endroit où on a le temps de développer des choses alors qu’en télévision, il faut que ce soit rapide, carré, efficace. J’ai pu rencontrer beaucoup de gens, de tout niveau social, dans plein de pays, ça m’a ouvert le cœur et ça m’a ramenée à l’essentiel. En allant dans tous ces domaines, j’ai pu créer un lien privilégié avec les gens. Et pour revenir au théâtre, c’est évident que le public participe avec nous, on le sent vibrer, rire. »
Avec un exemple comme Jean-Luc Moreau sous les yeux, aimeriez-vous également vous essayer à la mise en scène ?
« J’aurais peut être l’impression de pas avoir assez de connaissances du théâtre mais oui ça pourrait me tenter. Ce qui me passionnerait surtout, ce serait de diriger les comédiens, donner du sens à une scène… Travailler avec des acteurs qui sont des Stradivarius, ça doit être jouissif. »
« Un atelier pour deux », pièce de théâtre de Laurence Jyl, avec Véronique Jannot, Jean-Luc Moreau et Emmanuel Guttierez, le 7 novembre (20 h) au Zéphyr à Hem, le 8 nombre (20 h) à la cité des congrès à Anzin, le 12 décembre (20 h) au palais des congrès du Touquet et le 13 décembre (20 h) au Manège à Aire-sur-la-Lys.