
Jusqu’où un artiste peut-il se dévoiler dans ses chansons ? Romane Serda ne s’est visiblement pas posée la question : « Je n’ai mis aucun frein, je parle d’absolument tout, assure-t-elle. Depuis le dernier album, j’ai écrit un livre, je suis rentrée dans une véritable introspection et c’était une suite logique de faire un album dans cette même veine d’authenticité, d’intimité. Je le vois comme quelque chose que j’avais envie de partager avec une amie. J’ai besoin d’établir ce rapport de complicité, que les gens puissent éventuellement se reconnaître dans certaines de mes chansons. »
La musique a toujours été à ses yeux le meilleur vecteur d’émotions et même un formidable moyen de communiquer : « Je m’amuse souvent à envoyer des chansons comme on envoie des émojis, j’essaie de trouver la chanson qui va correspondre exactement à ce que j’ai envie de dire à telle ou telle personne. Je me dis que c’est une manière de passer des messages. J’ai besoin de ressentir des émotions et quand ça se fait via la musique, ça me donne une certaine énergie mélancolique ou joyeuse. »
Pour construire cet album, Romane Serda a fait appel à la plume de son ami Mathieu Boogaerts et à Patxi Garat : « Patxi, je l’ai rencontré, il n’y a pas si longtemps mais on s’est tout de suite bien entendus, se réjouit-elle. On a discuté, je lui ai expliqué la direction que je voulais qu’il prenne car l’album était déjà pratiquement terminé. Je lui ai dit que j’avais envie de quelque chose de léger, de frais, d’optimiste et ensuite j’ai laissé libre cours à son imagination. Il a un don d’écriture évident. En ce qui concerne, Mathieu, c’est un ami de longue date, on discute beaucoup donc il me connaît par cœur. Il m’a écrit Mini, un texte sur mesure et il m’a aidée à co-écrire un autre texte très personnel. »
Au final, réaliser cet album était plus qu’une évidence : une nécessité : « J’ai beaucoup de choses à dire et j’ai besoin de sortir en mots ce que j’ai à l’intérieur, ce sont des histoires et des émotions que j’habite. » Musicalement, Romane Serda a également souhaité prendre un nouveau virage plus électro : « Je faisais jusque-là des albums organiques, avec de vrais instruments mais je voulais ce son plus électro, épuré et puissant, qui correspond à ce que j’écoute actuellement comme par exemple Billie Eilish. J’ai fait appel à des jeunes arrangeurs comme Jules Jaconelli, Augustin Charnet ou encore Hugo Sturny qui étaient capables de m’apporter ça ».
L’artiste se prépare désormais à retrouver le public sur scène avec ses musiciens nordistes, Maxime Mené (au clavier), Cédric Goossens (guitariste) et Yann Chapoutier (batteur) : « La connexion qui peut se faire avec les gens, c’est beaucoup plus fort que d’être dans mon studio à composer, avoue-t-elle. J’adore les petits théâtres, les salles à taille humaine » ; des lieux intimistes pour évoquer ces sujets sensibles.
« Sujet sensible », l’album de Romane Serda, est disponible depuis le 25 avril.