
Rares sont les chanteurs qui traversent les décennies, les générations. Frédéric François, le plus Français des chanteurs italo-belges en fait partie. Soixante-cinq ans de carrière, une quarantaine d’albums studio et plusieurs centaines de chansons à son actif : les chiffres donnent le vertige. « Moi, je ne les compte pas, sourit-il. Je dis juste merci à la fidélité du public qui fait que mes chansons se transmettent de génération en génération, chantées par les parents à leurs enfants, entendues peut-être dans des fêtes d’école, des fêtes des mères ou des fêtes de fin d’année. Je fais ainsi parfois un peu partie de la famille. »
Depuis 65 ans, Frédéric François qui vient de sortir ce vendredi 11 avril son nouvel album « Tout s’oublie un jour », est, en effet, rentré dans des tas de foyers, au propre comme au figuré. « Il y avait eu un jour une émission sur TF1, les caméras étaient rentrés dans la maison d’un couple où il avait un mur rempli de Johnny Hallyday et un autre de Frédéric François. La dame avait un tatouage de moi et le mari un de Johnny. Ils avaient tous les deux des tas de gadgets nous concernant et même dans la chambre à coucher, il y a avait un coussin Johnny et un autre à mon effigie, j’avais trouvé ça génial mais je me suis aussi demandé ce qui fait qu’ils se soient autant accrochés à deux artistes comme nous dans leurs vies. »
Laisse-moi vivre ma vie, Je t’aime à l’italienne, Mon cœur te dit je t’aime sont autant de tubes qui ont fait la notoriété de cet artiste qui a toujours chanté l’amour, l’espoir, le bonheur.. «Mes chansons sont raccrochées à des souvenirs de la vie des gens, ce qui importe ce ne sont pas les millions de disques vendus mais les millions de gens que j’ai pu rendre heureux », assure-t-il. Son dernier titre, Tout s’oublie un jour, « parle bien sûr des peines de cœur, que seul le pouvoir du temps peut effacer progressivement mais aussi de tous ces gens touchés par l’anxiété, le stress, les burn-out, même dans la jeune génération, et cette chanson est là pour dire que la vie continue et que les moments de bonheur vont arriver. »
Pour ce nouvel album, Frédéric François s’est entouré de l’un de ses auteurs fétiches, Frédéric Zeitoun, mais aussi de petits nouveaux comme Lionel Florence, parolier de plusieurs tubes de Florent Pagny et Pascal Obispo mais aussi de comédies musicales comme Les dix commandements ou Le roi soleil. « Ils n’écrivent pas de la même façon et ça me permet de dire des choses différentes », que le public va s’approprier un peu partout dans le monde car s’il a su traverser le temps c’est aussi parce qu’il a su s’adapter aux évolutions de l’industrie musicale. « Il y a des gens qui m’entourent dont un informaticien qui s’occupe de mes réseaux sociaux, ma fille qui a travaillé dans le cinéma fait mes clips, le dernier a dépassé les dix millions de vues et je me tiens au courant des streamings, confie-t-il. Ça marche fort en France et en Belgique bien sûr mais aussi au Brésil, aux États-Unis, en Australie. Je sais que les jeunes consomment la musique autrement mais j’ai la chance de vendre encore beaucoup de disques physiques grâce à mon public. »
Le petit Francesco Barracato, devenu Frédéric François, en a donc parcouru du chemin tout au long de sa riche carrière, réalisant le rêve de son père qui clamait à qui voulait l’entendre, dans les bistrots siciliens, que son fils allait devenir un grand artiste. « La mode du disco a bien failli m’emporter mais l’ouverture des radios libres dans les années 1980 a permis de revenir sur le devant de la scène. » Les disques d’or et les concerts dans les salles mythiques comme l’Olympia se sont ensuite enchaînés. Son public ne l’a jamais lâché. La belle aventure continue et même si tout s’oublie un jour, Frédéric François ne semble, lui, pas près de sortir du cœur de ses fans.
Le nouvel album de Frédéric François « Tout s’oublie un jour » est disponible depuis ce vendredi 11 avril. L’artiste sera en concert le 28 février à la Cité des congrés de Valenciennes-Anzin et le 1er mars au théâtre Sébastopol de Lille.