Neuilly-Poissy distille son message de paix, de fraternité et d’humour

09/05/2024 | A l'affiche, Ciné

Max Boublil voit sa vie de rêve virer au cauchemar. Photo Latika 2024

Passionné de films de prisons comme Les évadés, Au nom du père ou encore Le prophète, Grégory Boutboul rêvait depuis un moment de réaliser une comédie dramatique en milieu carcéral : « Je voulais mêler émotion et comédie dans un milieu qui ne s’y prête pas au premier abord, confie-t-il. Ce film a été inspiré par plusieurs histoires vraies et notamment les témoignages d’un aumônier juif qui avait célébré des fêtes de Pâques avec des détenus juifs et musulmans. J’ai adoré ce message de fraternité. »

Neuilly-Poissy, c’est l’histoire de la chute aux enfers de Daniel (Max Boublil), propriétaire d’une chaîne de restaurants qui mène la grande vie et qui suite à des malversations financières se retrouve en prison, dans un monde opposé au sien, dont il ne connaît pas les codes et où, en tant que juif, il va devoir apprendre à se faire une place au milieu des autres détenus (Malik Amraoui, Steve Tientcheu…) de différentes communautés et religions avec le soutien d’un aumônier (Gérard Jugnot) et d’une surveillante (Claudia Tagbo).

« Mon personnage est un gars qui se lève le matin dans un 300 m² aux côtés de sa femme (Mélanie Bernier, que Max Boublil retrouve ainsi dix ans après Les gamins) et qui se couche, le soir dans une cellule de 9m2 avec des gars moches ». Un passage du rêve au cauchemar qui paradoxalement va le sortir changé et grandi de cette expérience. Cette évolution était intéressante à jouer. »

Afin d’être le plus juste possible, le réalisateur Grégory Boutboul s’est beaucoup renseigné sur l’univers carcéral et a même pu bénéficier de conseils de certains comédiens, eux-mêmes ancien détenus, qui ont validé la crédibilité de différentes scènes. Plusieurs ont d’ailleurs été tournées dans une prison désaffectée. « Le décor fait 80 % du travail, assure Malik Amraoui. Quand tu rentres dans cette prison, tu ressens toute l’histoire qu’il y a derrière. Le bruit des serrures, les portes qui claquent, ça te met dans le bain. »

« Quand on a tourné la scène d’arrivée de Daniel (Max Boublil) dans la cellule, les trois autres comédiens qui jouaient ses co-détenus avaient eu le temps de se connaître et de créer une complicité entre eux, ce qui laissait forcément Max un peu de côté, indique Grégory Boutboul. J’ai laissé la caméra tourner et j’ai vu Max se laisser gagner par une vraie émotion, une larme est arrivée, c’était plus vrai que nature. »

Le fait de se pencher sur la question des tensions communautaires en prison n’était pas le sujet le plus simple à traiter mais avec les événements du 7 octobre et avec le décès du jeune Nahel, la mission était encore plus sensible. Un contexte qui n’est pas sans rappeler la sortie de Rabbi Jacob avec Louis de Funès en 1973 en pleine guerre du Kippour.

« On savait que ce serait un sujet difficile mais suite aux événements, j’ai eu la sensation que le message ressortait d’autant plus et lors des avant-premières, on a pu constater qu’il y avait beaucoup plus d’émotion dans les réactions du public », indique Max Boublil.

« Quand on reçoit un tel scénario on se pose bien sûr des questions, admet Steve Tientcheu. Mais c’est une comédie avec laquelle on essaie justement de casser les clichés et de véhiculer un message de paix  »

« L’avantage c’est que c’est très bien écrit. On a aussi eu la chance d’avoir beaucoup de liberté sur le tournage. On savait qu’on était sur une pente glissante mais on n’a jamais glissé, se réjouit Malik Amraoui. Il y avait peu d’egos, beaucoup de générosité, une très bonne ambiance sur le tournage, c’est rare et ça a été payant pour le film car ça se ressent à l’image. »

La présence de seconds rôles ou de guests comme Clotilde Courau, Gérard Darmon (déjà présent, pour l’anecdote, dans Rabbi Jacob), Claudia Tagbo et surtout Gérard Jugnot a évidemment ravi les comédiens. « C’est toujours bon de tourner avec ces personnes-là », apprécie Steve Tientcheu. Si par bonheur le message de fraternité peut être entendu, entre deux éclats de rire, l’objectif sera totalement atteint.

« Neuilly-Poissy », une comédie Grégory Boutboul, en salle ce mercredi 8 mai. Avec Max Boublil, Mélanie Bernier, Malik Amraoui, Steve Tientcheu, Gérard Jugnot…

Photo Latika 2024.

Star Academy : mission transmission pour Lucie Bernardoni et Fanny Delaigue

Leurs fous rires sont désormais célèbres au château de Dammarie-les-Lys. Les deux répétitrices Lucie Bernardoni et Fanny...

Ambroise Michel ravi de son personnage au double visage dans Demain nous appartient

« Cut ! », « Nina » et bien évidemment « Plus belle la vie », Ambroise Michel est depuis plus de dix ans un spécialiste des...

Pour Maël Leurèle, le théâtre a été une révélation

Planète Lille a décidé d’aller à la rencontre des élèves du Studio 8 de l’école du Nord, reliée au théâtre du Nord à Lille....

Jean-Christophe Cheneval, un artiste en perpétuelle créativité

Quatorze ans après « Ma vie en rose », Jean-Christophe Cheneval vient de sortir son nouvel album, le troisième, intitulé «...

Chantal Goya : « Barbara m’avait prédit que je deviendrai une institution »

Ses chansons ont bercé l’enfance de plusieurs générations. « Bécassine », « Pandi Panda », « Voulez vous danser...

Maoussi rapproche les visions romantiques et pragmatiques de l’amour

Déjà récompensé d’une douzaine de prix dans différents festivals, « Maoussi », le premier long métrage de Charlotte...

Anne-Sophie Girard et François Levantal s’amusent comme des gamins sur le tournage de « La petite histoire de France »

Vous pensez tout savoir sur l’histoire de France mais connaissez-vous bien « La petite Histoire de France ». Pas celle de...

Anne Boissard veut faire rire mais aussi réfléchir son public

Travailler en boîte de nuit pour payer son loyer mais ne plus avoir assez d’énergie pour se lever le matin et aller passer...

« Silver star », un road-movie qui explore la dérive de la société américaine

Bercé par le cinéma américain des années 1970-1980, le réalisateur Ruben Amar a vécu son  « American dream » et s’est...

Audrey Pirault avait hâte de retrouver son personnage et ses camarades de jeu dans « Le Daron », saison 2

TF1 a commencé il y a deux semaines à diffuser la deuxième saison du Daron avec un casting qui a peu évolué et où l’on...
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x