Ceux qui suivent régulièrement Karine Dubernet dans l’émission La revue de presse sur Paris Première ne seront pas dépaysés. Ceux qui vont la découvrir sur scène peuvent se préparer à un spectacle décoiffant où nos politiques de tous bords en prennent pour leurs grades de la première à la dernière minute.
« Perlimpinpin, c’est un spectacle qui me tient à coeur, une rétrospective des sept dernières années que nous avons vécu et de ma prise de conscience politique car même si on ne s’intéresse pas à la politique, la politique, elle, s’intéresse à nous, assure-t-elle. Il y a bien sûr des marronniers comme l’économie, l’écologie, les grèves mais je m’adapte aux sujets d’actualité, le spectacle est évolutif. »
Karine Dubernet part de la célèbre réplique d’Emmanuel Macron lors d’un débat d’entre deux tours aux présidentielles face à Marine Le Pen, « Ce que vous proposez, comme d’habitude, c’est de la poudre de perlimpinpin », pour évoquer tout au long de son spectacle les décisions ou propositions surprenantes, absurdes, sans fondements, des différentes personnalités politiques. Emmanuel Macron figure en tête de liste mais Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Jean Castex, Olivier Veran ou encore Gabriel Attal ne sont pas épargnés.
« Je souffre comme beaucoup de Français de trouble de l’élection », annonce-t-elle sur scène. « En fait, je m’amuse avec nos politiques, nos sociétés, nos différences, ce qui fait que l’on s’oppose mais ce spectacle est justement fait pour nous rassembler car, finalement, on rame tous ensemble », précise-t-elle en coulisses.
Le ton est incisif, le texte ciselé, l’humour décapant, l’énergie débordante. Les journalistes, la police, les wokistes sont aussi conviés à ce grand état des lieux. Pendant une heure et demie, Karine Dubernet nous tient en haleine et ne nous lâche jamais, s’offrant quelques passages dans la peau de personnages savoureux, du CRS souffrant d’un manque de considération à la péripatéticienne inquiète de devoir prolonger son activité avec le report de l’âge de la retraite.
Ravie de multiplier les exercices entre les chroniques en radio et en télé, son seule en scène et le théâtre, Karine Dubernet ne cache pas son appétence pour les planches et le rapport direct avec le public. « J’aime l’instant présent et l’échange avec les gens, précise-t-elle. Je reste d’ailleurs toujours pour discuter un peu après chaque spectacle. »
Le public nordiste qui a pu l’applaudir mercredi soir Aux enfants terribles à Marquette-lez-Lille, bénéficiera d’une nouvelle occasion de la voir ce jeudi soir au Spotlight, où elle reviendra les 31 mai et 1er juin, en compagnie de Pascal Rocher pour la pièce de théâtre Les égoïstes anonymes, écrite par le présentateur de La revue de presse, Jérôme de Verdière.
« C’est une pièce avec une dizaine de sketchs qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, si ce n’est qu’ils sont tous sur le thème de l’égoïsme, que ce soir en amour, en amitiés, au travail, indique-t-elle. On interprète à chaque fois des personnages différents, tantôt la victime, tantôt le bourreau. C’est plaisant à jouer et ce qui est drôle c’est que dans chaque sketch chacun reconnaît quelqu’un qu’il connaît mais personne ne se reconnaît jamais ».
Karine Dubernet est en spectacle avec « Perlimpinpin » ce jeudi 23 mai (19 h) au Spotlight de Lille et le 30 octobre (20 h 30) au Pont de singes à Arras. Elle sera aussi au Spotlight les 31 mai et 1er juin pour la pièce « Égoïstes anonymes ».