
Depuis le début de l’été, Camping Paradis est de retour sur TF1, chaque lundi (21 h 10). Retour sur l’incroyable succès et longévité de la série avec Laurent Ournac, qui incarne le personnage de Tom Delormes, le directeur du camping…
Laurent, l’aventure « Camping paradis » approche les 20 ans, j’imagine que vous ne pouviez pas rêver d’une telle longévité en commençant la série ?
« Oui, ça fait exactement 19 ans, on s’accroche pour fêter les vingt ans. On ne savait forcément pas où tout ça nous mènerait mais on passe les années, les époques, internet, les plateformes. On a traversé toutes les étapes de l’évolution des médias. On est, entre guillemets, une série dinosaure, qui se tourne encore un peu avec les codes de la fiction du début des années 2000. »
La bonne nouvelle c’est que les téléspectateurs sont toujours fidèles ?
« Oui, je ne sais pas s’il y a un côté Madeleine de Proust pour ceux qui ont grandi avec la série et qui y reviennent de temps en temps parce que ça leur rappelle des souvenirs de vacances. C’est vraiment un programme familial par excellence même si c’est peut-être un peu plus compliqué d’aller chercher les adolescents aujourd’hui. Il y a une telle concurrence alors que lorsque l’on a commencé, il n’y avait que six chaînes. Si vous saviez le nombre de fois où on nous a dit que ça allait être la dernière année, que « Camping Paradis » ne pourrait plus lutter. Alors bien sûr les audiences ont baissé régulièrement comme pour l’ensemble des programmes de télévision. On ne peut plus faire les 10 millions des débuts mais on fait encore dans les 4 millions et c’est formidable. »
Comment jugez-vous l’évolution de votre personnage ?
« On a eu pas mal de questionnements sur ce qu’il fallait faire mais quand une recette fonctionne pourquoi en changer. Mon personnage a simplement vieilli avec moi, il s’est affirmé parce qu’il n’avait que 25 ans quand il a hérité du camping de ses parents, c’était encore un gamin. Désormais, c’est un homme, un papa, il a une femme. Il est plus mûr, plus sûr de lui mais ses caractéristiques principales que sont l’empathie et l’écoute sont toujours là. Il a maigri et grossi avec moi mais il a finalement très peu bougé sur l’essentiel et c’est sans doute aussi ce qui permet à la série de durer. »
L’épisode Covid vous a aussi visiblement fait beaucoup de bien ?
« Oui, il y a eu une multiplication de rediffusions des épisodes toutes les après-midi et ça a amené des gens qui ne connaissaient pas à regarder, un nouveau public et on a développé des épisodes tournés à l’extérieur, au Maroc, à La Réunion ».
Et certains personnages ont même obtenu une série dérivée ?
« Oui, Monsieur Parizot, qui était devenu au fil des années le personnage fort de la série. De par ma fonction de directeur du camping, j’en étais le personnage central mais dans le cœur des gens, Parizot est un personnage ultra-attachant. On s’identifie facilement à lui, on a tous quelqu’un comme lui dans notre famille, notre entourage, notre voisinage, avec ses bons et ses mauvais côtés. C’est chouette de le voir dans la lignée de ce que fait TF1 avec ces anti-héros qui deviennent flics sans l’être forcément comme dans HPI ou Panda. On n’est plus dans le registre des Navarro ou Julie Lescaut, ce sont des personnages plus atypiques. »
La série a résisté au temps mais avez-vous eu, de votre côté, des moments de lassitude, des envies de dire stop ?
« C’est un peu comme le théâtre. Il y a des pièces qui ont été jouées des centaines de fois. Forcément, on a déjà un peu traité tous les sujets sous tous les angles, mais tant que l’on prend toujours du plaisir, avec les camarades de jeu, sur le tournage, il n’y a pas de raisons de s’arrêter. On s’entend tous bien, on a vécu mille choses ensemble : nos mariages, nos divorces, nos naissances, nos décès… On est une vraie famille. »
Du sang neuf est aussi amené par les « guests » qui viennent sur certains épisodes, non ?
« Exactement et on a la chance d’en avoir régulièrement. Ils amènent de la fraîcheur. Là, il y a eu la chanteuse Natacha Saint-Pier, des acteurs vus dans d’autres séries comme Pierre Deny, Thomas Da Costa ou Mélanie Maudran. Pour ceux qui ne sont pas comédiens à la base, je trouve ça vraiment courageux. Natacha est arrivée avec beaucoup d’humilité. Je me souviens aussi de l’autodérision de Keen V qui avait joué son propre rôle. »
« Camping Paradis », tous les lundi (21 h 10) sur TF1.