
Parmi les nombreux anniversaires célébrés à l’occasion de l’édition 2025 du festival CineComedies, qui fut encore un franc succès ce week-end à Lens-Liévin, figurait une thématique « Drôle de guerre » pour les 80 ans de la fin de la deuxième guerre mondiale. L’occasion de revoir notamment le film de Robert Lamoureux « Mais où est donc passée la septième compagnie…» avec au casting l’inoubliable chef Chaudard, interprété par Pierre Mondy, décédé en 2012 et qui aurait eu cent ans cette année.
Sa fille Anne et sa petite fille Louna étaient présentes dans le Pas-de-Calais pour perpétuer son héritage : « Chaque fois qu’on me propose de venir parler de mon père, je le fais avec bonheur et fierté, assure Anne. Il y avait déjà eu une rétrospective en début d’année au cinéma Mac Mahon à Paris et là je suis heureuse d’être dans ce festival dont je trouve la programmation variée et qualitative. »
Anne Mondy se réjouit que les nouvelles générations découvrent les films de son papa même si les réseaux sociaux ont déjà œuvré en ce sens : « Il y a une déferlante hallucinante à chaque fois que le film repasse. Il y a toutes les phrases et passages qui sont devenus cultes avec le « J’ai glissé chef » ou encore la stratégie de la tenaille. Pendant les JO 2024, il y a eu une photo de papa dans la Seine avec la phrase « un p’tit bain pour le chef » qui est devenue virale. J’ai même découvert qu’il y avait des magasins en ligne avec des produits de la septième compagnie. Je me suis d’ailleurs commandé la casquette « Quincaillerie Chaudard, Vesoul », sourit-elle.
Anne Mondy a très vite pris conscience que son papa ne faisait pas un métier classique : « Quand on faisait les courses, il était arrêté pour des autographes, je sentais bien les regards sur notre passage. Il mettait en scène, il tournait, il jouait le soir au théâtre, c’était un bourreau de travail et fatalement je ne le voyais pas beaucoup mais les moments passés ensemble étaient qualitatifs , assure-t-elle. Je n’ai aucun souci à porter son nom, à dire que j’étais sa fille. Son héritage est une grande fierté. Il y a eu bien sûr la septième compagnie mais la série « Les Cordier, juge et flic » a aussi marqué la mémoire des gens. Il y a aussi eu « Petit déjeuner compris » et le théâtre avec notamment « C’est encore mieux l’après-midi ». Il avait une vraie proximité avec les gens, c’était un acteur populaire et il en était fier, il aimait faire rire, faire plaisir. Je le revois coller des timbres pour répondre aux courriers des gens. »
Louna a, elle, mesuré le parcours de son grand-père au fil du temps : « C’est surtout venu au collège et au lycée, les parents de mes amis me disaient que c’était super ce qu’il faisait alors que je n’avais pas vu la plupart de ses films, avoue la jeune femme. Je suis curieuse de voir à chaque fois ce qui se dit sur lui et ça me permet aussi de me reconnecter à ma famille. J’ai encore plein de films et de pièces de théâtre à retrouver et à regarder. Je me dirige vers la communication politique mais je vais vous faire une confidence, être comédienne, c’est un peu mon métier de rêve caché.»
Même si elle a beaucoup travaillé pour le monde du spectacle, Anne Mondy est, pour sa part, davantage reconnue aujourd’hui en qualité d’artiste plasticienne : « Mon père ne m’aurait jamais laissé passer à l’écran sans avoir suivi au préalable des leçons par exemple au cours Simon. Une directrice de théâtre m’a tout de même proposé un rôle mais je me suis déballonnée, sourit-elle. J’ai peut-être eu peur de lire des critiques du style « elle n’a pas le talent de son père ou des trucs dans le même genre. Je fais d’autres choses et c’est aussi bien. »