Le magazine de M6, « Enquête exclusive », célèbre ce dimanche (23 h 15) ses vingt ans avec un numéro spécial consacré aux armes de demain (lasers drones, robots tueurs…). Une aventure qui a commencé un peu après le choc du 11 septembre 2001, certains documentaires de deuxième partie de soirée sur le terrorisme ayant réalisé de très bons scores d’audience, la chaîne a compris qu’il u avait matière à lancer un magazine plus tourné sur l’international.
« Initialement, je devais continuer à présenter « Zone interdite », confie Bernard de La Villardière, mais finalement j’avais plus d’appétence, d’intérêt pour la géo-politique. C’est l’une des seules cases où l’on peut faire un doc de 52 minutes sur l’international. On a installé au fil du temps un ton, une manière de raconter les histoires. »
Heureuse coïncidence, l’homme venait, au moment du lancement, de monter sa société de production. Depuis, elles sont des centaines à avoir travaillé pour une émission, qui a réussi à se créer un réseau d’informateurs en recrutant des fixeurs un peu partout dans le monde.
Grâce à « Enquête exclusive », Bernard de la Villardière a voyagé dans plus de 80 pays. « Je suis allé dans les Balkans, en Chine, à la frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Pour un reportage en Égypte, je m’étais fait passer pour un touriste mais quelques années plus tard quand j’ai voulu y retourner vraiment en vacances avec ma femme, je me suis fait refouler à la douane de l’aéroport. Je n’étais plus le bienvenu après la diffusion du reportage. »
Quelques journalistes qui œuvrent sur le programme ont également été contraints de s’exiler des pays où ils vivaient après certains documentaires. « On essaie d’être au maximum vigilant sur la sécurité des journalistes et des fixeurs mais tout le monde connaît dès le départ les règles et les dangers dans certains pays. »
Au fil des années, Bernard de la Villardière a pu observer aussi la difficulté croissante d’exercer le métier et la méfiance pour ne pas dire la défiance vis à vis de la profession. « Quand j’étais journaliste sur RTL, il y une trentaine d’années, les collèges, les hôpitaux, les juges d’instruction que l’on contactait pour enquêter nous ouvraient les portes. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, il faut montrer patte blanche lever le soupçon. »
Si certains sujets, comme celui sur la montée de l’Islamisme en France, ont subi de vives critiques, les équipes d’« Enquête exclusive » ont toujours à cœur de choisi les sujets qui leur semble les plus opportuns pour offrir aux téléspectateurs une photographie à l’instant T de ce qui se passe sur la planète.
« Enquête exclusive », le dimanche soir (23 h 15) sur M6.