En cette période de Toussaint, où l’on célèbre la mémoire de nos défunts, Ariel Neo est repartie en tournée avec son film « Les oiseaux de pluie », sur le thème du deuil, qui sera diffusé ce mardi 4 novembre (20 h) au cinéma UGC Métropole de Lille. Explications avec la réalisatrice…
Ariel, comment est née ce film documentaire un peu atypique ?
« Au départ, ça devait être un projet plus petit, un court métrage d’environ 10 minutes mais en évoquant la thématique du film avec mon entourage, alors que je traversais un deuil personnel, je me suis aperçue qu’il y avait vraiment un tabou assez fort sur le deuil. Dès que l’on évoque la perte d’un proche, un gros silence s’installe, un mouvement de recul s’opère, presque inconscient. L’universalité du sujet m’a décidé à en faire finalement un long métrage d’environ une heure et demie et le tournage a duré quatre ans avec des intervenants comme le philosophe André Comte et le danseur-chorégraphe nordiste Sofiane Chalal. »
Un film fait souvent une tournée avant sa sortie. Là, vous avez l’originalité d’en faire une autre quelques mois après. Pour quelles raisons ?
« C’est un film auto-produit, auto-financé, porté par des partenaires locaux, des associations qui font de l’accompagnement de personnes frappées par un deuil et le but est donc de lui donner une durée de vie plus longue. »
L’autre particularité, c’est la présence de véritables oiseaux dans la salle de cinéma. Quel est le lien des oiseaux avec le thème du deuil ?
« Ils mettent en lumière l’importance thérapeutique de la présence animale auprès des personnes endeuillées. Les oiseaux ont une symbolique assez forte et positive avec le côté lumineux de l’envol. La rencontre avec Yvan Gilbert, l’un des oiseleurs du film a été déterminante. Il pratique beaucoup de médiation animale dans les centres hospitaliers, dans les EHPAD. Ses oiseaux sont imprégnés de la présence de l’homme très jeunes, ils ont un rapport familier avec nous, presque comme les chiens et les chats, c’est assez exceptionnel à voir. Ils ne sont pas du tout effrayés par la présence humaine, ils recherchent même l’interaction. Pour la tournée, sept oiseaux, des inséparables et des colombes, sont avec nous. Ils ne sont pas là pendant le film mais ils arrivent juste après lors d’une petite animation. »
Il y a aussi un temps d’échange avec le public, comment ça fonctionne ?
« Ça se fait en collaboration avec des associations partenaires comme la coopérative funéraire de lille, « Happy end », « Head toi » et « Holi-Atma » . Dans le film comme dans les échanges, les spectateurs peuvent découvrir le sujet sous un autre langue, moins sombre, moins fermé, presque dans la joie. Beaucoup de gens sortent plus apaisés, plus sereins. »
« Les oiseaux de pluie », un film-documentaire d’Ariel Neo, ce mardi 4 novembre (20 h) au cinéma UGC Métropole de Lille. Billetterie : https://www.ugc.fr/reservationSeances.html?id=330660134834