
Attention, si vous avez pris vos places pour le spectacle « Olive dangereux mais serein », le 24 septembre au Spotlight à Lille, préparez-vous, comme le dit si bien l’intéressé lui-même, à vivre un « One man choque ». Au premier regard, le bonhomme, ancien militaire, impressionne. « Quand ils me découvrent, les gens peuvent se dire que le mec fait peur mais ils se rendent vite compte que je suis hyper attachant », sourit Olivier Destierdt, qui n’avait jamais imaginé se lancer un jour dans une carrière d’humoriste.
Depuis six ans, les habitués de la salle de spectacle lilloise ont pourtant eu de multiples occasions de le voir à l’œuvre et d’assister à l’évolution d’un spectacle écrit avec la complicité de son camarade Thomas Boucheny et mis en scène par Michael Louchart.
« J’ai passé une quinzaine d’années dans l’armée de terre, j’ai été en Allemagne, j’ai fini au régiment de transmission de Douai mais j’ai aussi fait des opérations extérieures, des missions de courte durée un peu partout dans le monde, j’ai rencontré les forces spéciales. J’ai bien baroudé puis on m’a découvert un syndrome post-traumatique et j’ai eu du mal à me réinsérer dans la société », explique-t-il.
Après avoir notamment travaillé dans la sécurité, s’occupant ponctuellement de la protection de plusieurs stars dont Virginie Elfira, Dany Boon, Benoît Poelvoorde, Gérard Lanvin à l’occasion de leurs passages au Kinépolis mais aussi de Gérard Depardieu en Belgique, le Nordiste a donc franchi le cap en tentant sa chance sur scène : « La première fois j’ai cru que j’allais faire un malaise, avoue-t-il, mais j’ai appris de l’armée qu’il ne fallait pas rester sur un échec, que l’on apprend à chaque fois. Le plus gros risque c’est finalement de se prendre un bide mais plus on me disait que je n’y arriverais pas, plus j’avais envie d’y aller et de raconter mon parcours avec beaucoup d’autodérision. »
Fier du cadre que l’armée lui a donné, Olivier Destierdt a décidé d’amener un peu de son éducation et de son humour militaire sur scène : « J’ai des expressions particulières, un comportement particulier. Ça peut gêner parfois même outrer mais le but c’est de rester entier, d’être le plus spontané possible. Chacun son type d’humour, chacun son public », affirme le Nordiste, biberonné aux sketchs d’Albert Dupontel.
L’homme assure d’ailleurs ne pas courir après la notoriété : « Tout le monde a envie de percer mais tout dépend à quel niveau on situe la réussite. On peut faire une carrière sympa sans être une star. Je ne rêve pas forcément de faire un Zénith mais si je parviens régulièrement à remplir des salles entre 50 et 100 places, je serais déjà très content. »
La modestie n’empêche toutefois par l’ambition et Olivier Destierdt se projette déjà sur un deuxième spectacle : « Ce sera plus dramatique, un mélange d’humour et d’émotions. Je vais raconter ma vie, celle d’un enfant presque traumatisé, qui s’est retrouvé dans l’armée parce que toute sa vie on lui a dit que c’était un bon à rien et qui pensait, au départ, que mourir au combat était sa seule voie de sortie. »
Aujourd’hui, Olivier Destierdt trace petit à petit son chemin d’artiste, essentiellement sur scène mais aussi sur les réseaux sociaux avec la création, en compagnie de Michael Louchart, de la web-série « Section 22 » sur Youtube et même à travers différents petits rôles à la télévision et au cinéma, notamment dans « Les invisibles », saison 2, et « Les rivières pourpres », saison 3.
« Olive dangereux mais serein », le mercredi 24 septembre (19 h) au Spotlight à Lille et le vendredi 24 octobre (21 h) au Pont de singes à Arras.